Le monde culturel a été pas mal chamboulé depuis l'année dernière. Comment l'avez-vous vécu en tant qu'artiste ?
Disons que ça n’a pas empêché de travailler bien au contraire, beaucoup ont continué de créer parce qu’ils en ont besoin, ce fameux trop plein d’émotions, d’images qu’il faut sortir. Trois d’entre nous ont eu un enfant, la plus belle des créations. Trois maisons en rénovation ont beaucoup avancé aussi hahaha.
Personnellement, j’ai pu écrire un livre clôturant un chapitre de ma vie passée. Reste qu’il manque le contact avec les gens lors des expos ; c’est pour cela qu’on réfléchit en parallèle à une projection du documentaire qui soit festive et créative, à l’opposé d’un visionnage passif, on veut la faire dans la nature, dans un cadre qui bouge.
Qu'est ce qui est le plus important, selon vous, dans le projet Iretge ?
C’est ce qu’on y emmène. Autoproduit, financé avec des bouts de ficelle, organisé avec le temps que la vie nous laisse, ces rassemblements Iretge sont souvent pas aussi bien cadrés qu’on pourrait le vouloir ce qui peut être perturbant si on est habitué à travailler seul (ou avec ses potes proches) et dans un environnement rassurant. Mais justement l’intention d’Iretge est de bousculer les codes, de se mettre en défi permanent, s’essayer à des techniques qu’on ne connait pas, partager des créations à plusieurs (ce qui n’est pas simple). Or, puisqu’il n’est pas question de performance ou de jugement esthétique, le mieux qu’on puisse faire dans ce projet c’est d’y emmener son authenticité, sa passion pour la création, sa curiosité et sa bienveillance envers les gens ; à partir de là il en sort souvent des moments très forts, quelques œuvres aussi héhéhé.
Qu'est ce qui vous a motivé à faire un financement participatif ?
Nous aimerions pouvoir diffuser ce film en télé ou sur des plateformes documentaires, en festival aussi et cela nécessite d’avoir une exigence cinéma et donc d’impliquer des experts du son et de l’image qui pourront sublimer les captations de notre filmeur Antoine Sabourin. Nous voulons aussi créer une musique originale avec Ublot, une formation très brillante de Perpignan. On a des frais de retournage aussi à prévoir. Bref tout ça va coûter pas mal de sous, qu’on a pas à titre perso. On sait que la campagne ne va pas suffire pour se payer mais peu importe on veut que le projet voit le jour. Si on arrive à atteindre notre objectif c’est déjà superbe, car on a vraiment là une belle matière…
Quand et comment sera disponible le film ?
On veut sortir une version comme on aime bien pour la toute fin de l’été (fin sept/début octobre), le temps de réaliser tout ça. On enverra en priorité à nos contributeurs, soit par un lien digital, soit par le dvd accompagné de son livret en fonction de ce qu’ils ont choisis. On compte bien aussi projeter le film dans la foulée, dans un endroit secret spécialement pour nos soutiens et les gens de Besseges. On a hâte de retrouver tout le monde autour du feu, de l’eau, d’un écran, de performances, de musiques, de bons vins naturels, de bouffe du coin. La vie d’avant quoi !
Que souhaitez-vous dire pour conclure ?
Je voudrais remercier les artistes d’Iretge qui ont participé à ce grand foutoir de Bessèges et aussi les premiers contributeurs qui ont fait démarrer la campagne de façon très positive. C’est porteur d’espoir et d’envie, et c’est tout ce dont on a besoin de nos jours. Plus que l’argent ce sont les gestes de soutien, l’élan collectif qui me ravit dans ce genre de campagne. En espérant qu’on voit bientôt pour fêter ça comme il se doit.
Merci à Benjamin Bello et aux équipes d'Iretge d'avoir répondu à notre interview !
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