Comment voyez-vous la place des tribus amérindiennes en Amérique du sud et sur le plan international ? Ne sont-elles pas trop oubliées ?
C’est un sujet important que je ne peux pas résumer en quelques lignes dans cette interview.
Mais effectivement les peuples autochtones de Guyane Française sont trop souvent oubliés. Ils possèdent une culture et un savoir-faire extraordinaire et c’est malheureux de voir qu’ils ne sont pas plus mis en lumière car ils sont les gardiens des « Grands Bois ».
Sans oublier les problèmes qu’ils subissent au quotidien avec la déforestation, l’orpaillage illégale, le braconnage, etc…
La forêt amazonienne est également dévastée de ses ressources. Quel est votre regard sur ces déforestations et peut-on réellement faire quelque chose pour l’empêcher ?
Autre sujet très délicat et très vaste…
Evidemment que nous pouvons faire quelque chose, il faut juste se donner les moyens et arrêter de faire les grands donneurs de leçons et moralisateurs et passer à l’action avec le niveau d’investissement personnel de chacun.
Il existe plusieurs ONG qui essayent de faire au mieux et j’en profite pour en citer quelques-unes parmi tant d’autres qui font un super job: « Planète Amazone », « Survival International » et « Sea Shepherd ».
Je résumerai cette réponse en citant 2 personnes :
« Nous respirons tous un seul air,
Nous buvons tous une seule eau,
Nous vivons tous sur une seule terre,
Nous devons tous la protéger »
Raoni Metuktiré, l’un des grands chefs du peuple Kayapo
« Quand le dernier arbre sera abattu,
La dernière rivière empoisonnée,
Le dernier poisson capturé,
Alors le visage pâle s’apercevra que l’argent ne se mange pas »
Sitting Bull, chef de tribu Sioux
En exploitant toujours plus les ressources naturelles de la forêt Amazonienne (idem pour d’autres lieux géographiques sur Terre), nous exterminons à « petit feu » la faune, la flore, les peuples autochtones et en définitive nous-même…
Pourquoi rendrez-vous hommage à Edgar et Raymond Maufrais ?
Nous profitons de cette expédition pour rendre un hommage à Edgar et Raymond Maufrais car sur notre parcours nous allons passer sur le lieu (Degrad Claude) où certains équipements de Raymond Maufrais ont été découverts après sa disparition.
Nous allons déposer une plaque commémorative avec le soutien de « l’Association des Amis d’Edgar et Raymond Maufrais » sur les lieux en mémoire à ces 2 grands aventuriers, père et fils.
Je crois que vous espérez également faire un documentaire et des expositions au sujet des tribus amérindiennes. Souhaitez-vous nous en parler ?
Effectivement, nous allons faire un maximum de vidéos et prendre un maximum de photos pour ensuite les partager sur notre site internet et autres réseaux sociaux.
L’objectif est de partager avec le grand public l’importance de la conservation de la forêt Amazonienne Guyanaise dans son ensemble. C’est à dire, le respect de la faune, de la flore et des peuples autochtones.
Si nous en avons l’occasion et la possibilité, nous essayerons de faire un documentaire et quelques expositions éphémères en présentant des photos, vidéos et certains équipements qui nous aurons accompagné.
Qu'espérez-vous vivre personnellement à travers cette expédition dans la forêt Guyanaise ?
C’est avant tout l’histoire de 2 potes qui aiment la nature en général, la faune, la flore, les peuples autochtones, l’Amazonie, la Guyane, le sport et qui se sont lancés comme défit de traverser la Guyane Française d’Ouest en Est en autonomie complète et sans moyen de locomotion motorisé.
Un des paramètres difficiles dans ce type d’aventure, c’est la durée (environ 50 jours), mais cela a également certains avantages. Nous allons pouvoir prendre le temps de revenir à l’essentiel et de partager une aventure humaine.
Evidement cela ne va pas toujours être facile, mais c’est comme ça dans la vraie vie.
Comment vos proches ont accueilli votre expédition en Amazonie ?
De mon côté, je fais des treks en Guyane depuis 2009, alors mes proches ont une certaine habitude de la chose.
Mais il est vrai que cette expédition va durer un certain temps, alors ils ont quelques craintes, ce qui est normal et je les comprends tout à fait.
Personnellement, je préfère être celui qui part que celui qui reste. C’est le côté paradoxal de ce type d’aventure qui a pour but de partager un maximum de choses avec le public à ton retour tout en étant obligé de laisser tes proches égoïstement pour assouvir tes passions et les causes qui te semblent importantes à tes yeux.
L'expédition est parrainée par Mike Horn. Comment avez-vous échanger avec lui sur l'expédition et comment accueille-il votre projet ?
Nous avons eu la chance de rencontrer Mike Horn en 2019 lors d’une conférence.
Lors de cette rencontre, nous lui avons raconté notre futur projet dans les grandes lignes et lui avons demandé s’il voulait devenir le parrain de notre expédition.
Ça réponse fut immédiate et pour ne rien vous cacher nous avons été très surpris qu’il nous réponde positivement aussi rapidement.
C’est une personne très sympa (comme sur ses vidéos Youtube) qui partage énormément son expérience et il communique une certaine « positive attitude ».
Nous en profitons ici pour lui dire merci, car ce jour-là il a fait 2 heureux.
J’en profite également pour remercier Jessica (qui est une de ses 2 filles) avec qui je suis en contact par mail pour lui transmettre régulièrement l’avancée de la préparation de notre expédition.
Que souhaitez-vous dire pour terminer ?
Tout d’abord merci à vous pour cette interview, merci aux personnes qui nous suivent sur le net, aux différents contributeurs, merci à nos sponsors et à nos partenaires qui nous font confiance pour cette aventure.
Nous espérons sincèrement qu’à notre niveau, nous contribuerons à la préservation de la forêt Guyanaise et des communautés autochtones qui la compose, à cet écosystème qui est essentiel à notre planète et à la survie des hommes.
Merci pour cet échange !
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