L'éveil du printemps, l'auteur Frank Wedekind en 1891 l'avait lui même sous-titré "Tragédie enfantine". La tragédie c'est cette période de mutation où se pose tant de questions lorsque l'enfant se change en adulte. Transformation des corps et mutation des âmes, la pièce évoque ces tourmons physiologiques et psychiques où l'envie de grandir le dispute à l'angoisse de vivre : ce que l'on appelle l'adolescence.
Pour le metteur en scène Clément Hervieu-Léger auprès d'Arte, personne n'est voué à rester adolescent, c'est un état de passage. Ce passage est, selon lui, magnifique à raconter au théâtre et il est forcément inconfortable puisqu'on ne peut pas s'y installer. Souvent un metteur en scène dit à ses comédiens "ne t'installes pas" ; alors demander à des comédiens jouant des adolescent de ne pas s'installer, l'enjeu est encore plus réjouissant.
Tout est abordé dans cette pièce, désirs et angoisses d'une jeunesse au temps de la puberté ; reste alors aux comédiens à incarner ce qu'ils ont peut être été, mais ce qu'ils ne sont plus.
Le metteur en scène leur a demandé de prendre au premier degré les préoccupations de ces jeunes gens, il n'a pas demandé de jouer l'adolescence mais de la prendre au sérieux ; à partir de ce moment le voyage et le chemin vers l'adolescence était possible. Les adolescents ont cette chose incroyable de ne pas avoir de distance et notamment dans les changements d'état. A part les adolescents, seul les acteurs sont capables de cela.
Dans un décor en permanente évolution comme ces moments d'adolescence, cet éveil du printemps joue aussi sur notre mémoire : celui d'un temps effréné qui n'est plus.