L’interview est le format de référence, quelle est celle qui vous a le plus marqué ?
La rencontre la plus marquante a été celle avec El Patman, qui est par la suite devenu un ami proche de l’équipe. Nous le connaissions uniquement de réputation, et l’interview a enrichi toute l’équipe, tant en matière de tatouage qu’humainement.
Souhaitez-vous nous parler de votre premier long documentaire : In Memoriam - Transmission d’un héritage ?
Ce documentaire est né de la rencontre avec Mikaël de Poissy, un des tatoueurs les plus reconnus à l’international pour son travail et en particulier pour son style : les vitraux.
Nous avons rapidement noué un lien fort avec lui, et avons imaginé ensemble ce premier projet de documentaire portrait. Le travail a été réalisé sur 3 jours de tournage consécutifs, et il a été question de plusieurs centaines d’heures de travail pour la post-production.
Au final, nous avons sorti un documentaire de 52 minutes, disponible gratuitement sur YouTube.
Que pense le public et les professionnels de votre média web ?
Le public de tatoués est généralement satisfait de notre existence, même s’il est difficile de se faire connaître auprès d’eux. Il y a une grande disparité dans les typologies de tatoués, et les plus amateurs sont généralement des quadra qui ne consomment pas ou peu de contenu en ligne. Pour les plus jeunes (18-25 ans) ils sont généralement attirés par le tatouage sans pour autant être curieux de la culture qui se cache derrière.
Concernant les professionnels, la plupart sont ravis de voir que nous tentions quelque chose ! Néanmoins, comme pour les tatoués, nous sommes encore très peu connus de la profession.
Le monde du tatouage semble être un milieu d’initié où tout le monde se connaît…
C’est vrai. C’est un microcosme, donc les gens se connaissent, au moins de réputation. Néanmoins le marché évolue tellement rapidement à l’heure actuelle qu’il devient difficile d’identifier tous les nouveaux venus, peu importe leur talent. Les vieux de la vieille se connaissent entre eux, mais parmi les plus jeunes seuls les plus talentueux sortent du lot et se font repérer.
Color My Skin sert-il à démocratiser le tatouage là où c’était peut-être plus réservé avant ?
C’est un peu notre volonté oui. Montrer aux gens ce qu’il est possible de faire en tatouage, en faisant découvrir de nouveaux artistes. Prochainement on souhaiterait également sortir un format d’initiation, pour les plus néophytes, avec des conseils, des bonnes pratiques à adopter lorsque l’on découvre le monde du tatouage.
C’est un monde où l’on demande aux clients d’avoir la tête bien faite, mais malheureusement tout le monde n’a pas conscience de ce qui semble être le “bon sens”. Comme tous les tatoueurs ne transmettent pas ce savoir, on va le faire afin de réhausser le niveau des cliens et futurs tatoués en France.
Color My Skin se professionnalise, et à ce titre vous faites un financement participatif. Pourquoi ?
Le contenu qui est produit par Color My Skin depuis deux ans maintenant est à un niveau semi-professionnel. Produire ce genre de contenu a un coût. Malheureusement, le modèle économique de la diffusion sur Youtube ne permet pas de générer des revenus avant d’avoir une très large audience. Pour palier à cet obstacle, nous avons lancé un financement participatif sur Ulule. Ceci nous permettrait de rester indépendant tout en continuant à effectuer un travail de passionnés (car nous ne gagnons par d’argent grâce à Color My Skin) sans investir toutes nos économies personnelles dans cette production. Le financement participatif nous semble être la meilleure manière pour garder cette indépendance, partager notre travail, nous faire connaître, et réunir les fonds nécessaires à la poursuite de notre travail.
Vous pouvez soutenir le projet Color my skin sur Ulule.