Durant 7 long mois, de janvier à juillet 2019, le photographe italien Tommaso Protti a parcouru des milliers de kilomètres dans l'Amazonie brésilienne.
Auprès d'Arte, il indiquait qu'il voulait réaliser un portrait de l'Amazonie contemporaine dans laquelle se croise les crises sociales et humanitaires auxquelles viennent ce rajouter une crise environnementale.
Selon l'institut brésilien de la recherche spatiale, entre janvier et août les forêts en Amazonie ont augmenté de 83%, la déforestation de 67%. Cette période coïncide avec l'arrivée au pouvoir du président Jair Bolsonaro, qui n'a cessé durant sa campagne de marteler que la forêt devait cesser d'être un territoire improductif.
Le message très clair du gouvernement est que l'Amazonie est ouverte au commerce, cela a pour effet de rendre illégitime tous ceux qui disent que l'Amazonie est en danger. Inversement toutes les formes d'exploitation de la forêt sont légitimées.
A l'exposition sur l'Amazonie qui se tient à la maison européenne de la photographie, il est possible de voir un portrait de Paolo Paolino (un indigène défenseur de l'environnement) dressé par Tommaso Protti. Le photographe a pu le voir agir sur le terrain avec un groupe d'activistes. L'indigène Paolo Paolino a été assassiné il y a quelques semaines, alors qu'il était tombé dans une embuscade de coupeurs d'arbres illégaux.
La violence et l'impunité impressionne le plus le photographe Tommaso Protti. Dans le même temps, cela est vécu comme la normalité. Il a été amené à penser que tous les problèmes liés à l'environnement en Amazonie ne pourront jamais être résolus, si l'on ne s'attaque pas à la pauvreté.
Les images de ce constat alarmant sur la forêt amazonienne sont visibles à la maison européenne sur la photographie et sur les grilles de l'hôtel de ville de Paris.