You will never die !. Le clarinettiste précise : «Si, dans cette vie, tu ressens la force d’un amour inconditionnel, pas seulement dirigé vers une personne, mais doté d’une dimension universelle, tu accèdes à l’immortalité. ». De l’autre côté de la médaille, le titre revêt un aspect plus sombre. Les créations Gaïa big love et Dance of the earth, aux vibrations écologiques, lancent leurs warnings. « L’être humain me déçoit profondément. Il vit dans cette illusion perpétuelle du You will never die : il se voile la face ; détruit la forêt amazonienne, suit aveuglément ces mantras absurdes – consommer, développer la croissance, construire des fusées... On veut coloniser mars, alors qu’ici, sur terre, on tue la vie, les animaux, on bousille la planète. On va tous crever par 47° en hiver... You will never die : quelle ironie ! »
Alors, bien sûr, contre les dérives écologiques et le carnage annoncé, la magie de la musique est une goutte d’eau salvatrice que Yom distille avec une énergie et un amour solides. Par sa transe et ses allures de carnaval, ce disque aux accents psychédéliques, aux vertus métaphysiques et cathartiques, interroge, sans prétention et avec distance, la vie et son contraire, comme le révèle le crâne esthétisé, bariolé, de Jim Skull sur la pochette – une œuvre qui intègre la dimension macabre au cœur d’un monde qui danse.
Une fois encore, son disque se voit traversé de courants multiples, contraires. Comme la vie. Loin de toute simplification, au cœur de tourbillons fluorescents, l’artiste guide l’auditeur de sa clarinette puissante, livrant sa vision du monde pertinente, poétique et libérée.