D'où vient votre passion pour la musique et quel est votre univers ?
On vient tous les trois d'univers assez différents.
A l'origine, Ogier est plutôt Rock 70's et Country, Aurélie est plutôt Pop, Chanson française et World music, et je suis plutôt Art-Rock, Folk et Jazz [Yannick, ndlr]. Je pense qu'on a beaucoup de choses à partager ensemble !
Pouvez-vous nous présenter l'EP Leave ?
Ce disque comporte 5 titres, dont les textes de 4 d'entres eux ont été co-écrits avec Theo Daley, un américain qui était de passage en France, qui est devenu un ami depuis lors. On a écrit à partir de mes compositions instrumentales qui traduisaient certaines émotions. Ca tourne justement autour de l’amitié, mais aussi de la fatalité.
Mes musiciens ont eu un rôle très important, puisqu'ils ont renforcé le relief, la profondeur de mes chansons, tout en respectant leur côté intimiste.
Pour décrire ce disque au mieux, on a écrit tous ensemble une phrase qui nous plaît bien : « Leave, c’est une balade sur un chemin de crête, entre exaltation et mélancolie, la voie dont on s’éloigne parfois pour embrasser les sirènes de nos démesures. »
Qu'appréciez-vous dans la guitare et quelle place occupe-elle dans votre musique ?
La guitare folk est au cœur de notre musique. C'est cette sonorité à la fois chaude et grenée qui nous plait. Quasi toutes les chansons sont parties d'un morceau de finger picking qui a évolué.
Comment composez-vous et quelles sont vos sources d'inspirations ?
Vaste question, on pourrait facilement écrire 30 page là dessus, d'autant plus qu'on a plusieurs méthodes… Je peux tenter de décrire brièvement celle qui revient le plus fréquemment :
Je commence par me laisser aller sur ma guitare, ce qui traduit naturellement un sentiment. Ca peut prendre parfois plusieurs heures. Ensuite, si la mélodie est bonne, je la concrétise, je brode autour d'elle, je construis une structure et j'en déduis un thème.
A partir de là, quelques mots peuvent sortir, puis il en va de même pour le texte qui se construit de manière évolutive.
Je joue la chanson à mes musiciens pour qu'ils improvisent dessus après une première écoute. Ensuite, on sélectionne les idées qui fonctionnent, on épure mes parties si besoin, pour leur faire de la place. On fait un premier enregistrement avec nos fragments d'idées. On laisse reposer...
Quelques jours plus tard, on revient dessus de la même façon jusqu'à ce que ça nous plaise ! On passe beaucoup de temps sur le placement de nos voix.
Peut-on en savoir plus sur les enregistrements que vous avez fait en studio ?
Au Woodlark Studio, on a enregistré Little Train et Smile of a Profiteer en live, ça leur donne peut-être un côté plus vivant. L'avantage pour les autres titres qu'on a enregistré à tour de rôle, c'est que certaines parties ont été inventées au fur et à mesure de la session ! La session a duré 3 jours, ensuite, Rémi Sève a réalisé le mixage au studio Mikrokosm à Villeurbanne.
Est-il possible de nous parler du titre Frozen Valley ?
J'ai coécrit le texte de cette chanson avec Theo Daley, sur un thème de guitare qui évoquait la nature, en particulier les paysages alpins. Un besoin de se recentrer, de renouer un lien avec la nature, simple et essentiel. J'ai déménagé de Lyon pour habiter dans un petit village en Isère peu de temps après l'avoir écrit !
Ensuite, Antoine Martinet a sublimé cette mélodie avec une ligne de violon qui évoque les grandes vallées. Puis Aurélie Pellerin et Ogier Malfroy Camine ont ajouté la profondeur par les textures de leurs instruments.
Peut-on en savoir plus sur l'artwork de l'EP Leave et que représente l'univers visuel pour vous dans la musique ?
Tout comme celui de mon 1er EP, cet artwork a été dessiné par Matthieu Girard-Menoud, un ami d'enfance, aujourd'hui vannier et toujours passionné par le dessin.
Il a réalisé ce petit format après avoir écouté l'EP. (Peut-être même en l'écoutant…) Je suis très attaché à sa patte artistique.