Enfant, Victor Solf avait des fusées dans sa chambre. Pas d'antiquités. Depuis toujours, c'est ainsi le futur, voire la science-fiction, qui l'attirent. Sa musique, parfaitement informée du passé, érudite de soul ou de pop, refuse pourtant les facilités du vintage. Moderniste par curiosité insatiable de nouveaux sons, de nouvelles techniques, de nouveaux possibles, la musique de Victor Solf navigue ainsi en allers-retours constants entre les traditions et le progressisme, entre passé et futur : ce qui fait un présent inédit et désirable.
Depuis l'agitation rennaise, l'adolescent Victor Solf et son inséparable compère Simon Carpentier avaient commencé par rénover la pop anglaise, au sein des Popopopops. En parfaites éponges, en méticuleux apprentis aussi, ils ne perdaient pas une miette de l'écriture, des arrangements, du business ou de la mythologie de la musique. C'était un jeu de pistes sans fin : ils voulaient tout connaître, tout entendre, tout disséquer, étendre sans répit le domaine des plaisirs. Cette quête les emporta vers des musiques plus sophistiquées, plus charnelles aussi, de la soul au gospel. Car s'ils chantent et s'expriment couramment en anglais, les deux garçons parlent surtout parfaitement l'Amérique, fantasmée à longueur de films, de livres et de séjours en immersion. Le duo devint alors Her et la soul-music un point de départ, un point G aussi tant les chansons du duo se révèlent vite physiques, charnelles.