Qui se cache derrière The Electrokit et quel est votre parcours artistique ?
Moi, Franck Berthoux.
J'ai un parcours un peu atypique.
Entre musicien autodidacte et ingénieur du son.
J'ai commencé comme guitariste, avant de m'intéresser au son, à la musique électronique, et aux technologies liées à la musique.
J'ai beaucoup travaillé en tant qu'ingénieur du son ou RIM (Réalisateur en Informatique Musicale) dans la musique contemporaine.
La rencontre avec Lucie Antunes a été déterminante.
Entre musique expérimentale et musique actuelle, elle m'a offert de l'accompagner sur scène pour son projet Sergeï (Crybaby/Infine) et a grandement contribué au fait que je me lance dans ce projet, tout seul.
Vous préparez actuellement votre premier album, peut-on en savoir plus sur son univers ?
C'est un album de musique électronique plutôt planant, atmosphérique.
Quelqu'un a un jour employé le terme de musique en apesanteur et ça me plaît assez.
Quel impact a eu le confinement sur la préparation de cet album ?
Un gros impact.
Tout d'abord parce que toutes mes autres activités se sont arrêtées, ce qui m'a laissé le temps de le finaliser.
Ensuite le confinement a créé un sentiment d'urgence. Un besoin de faire les choses maintenant, quitte à les faire seul dans son grenier à la campagne.
Quelles sont vos influences musicales ?
J'ai grandi avec la pop des années 80, la New Wave, Cold Wave, tout en m'intéressant au rock des années 70, de Jimi Hendrix à David Bowie.
Ensuite, dans les années 90, la découverte de Björk, The Orb, le courant trip hop avec Massive Attack, Portishead, a constitué un tournant, c'est à cette époque qu'est venue l'envie de faire de la musique électronique.
Aujourd'hui, je suis fasciné par des musiciens comme Nils Frahm, ou Olafur Arnalds, des musiciens ayant un vrai bagage musical qui leur permet d'emmener la musique électronique beaucoup plus loin.
Quel matériel utilisez-vous pour composer ?
Aujourd'hui, j'utilise essentiellement des synthétiseurs analogiques.
Le coeur de mon setup est un synthétiseur modulaire, Roland System100M, fabriqué au début des années 80.
C'est une machine incroyable.
Il y a également le Roland Juno60, avec ses sonorités si uniques, et quelques autres synthés.
Le tout est relié à Ableton Live pour séquencer les synthés.
Parlez nous du titre Pleasure Dome et son clip...
Pleasure Dome est le morceau sorti en avant première, le 15 mai.
Son titre est une référence à un album d'un groupe des années 80 que seuls les plus anciens reconnaitront... ;-)
C'est un morceau assez mélancolique, avec une deuxième partie qui se libère de cette mélancolie.
Cela évoque le regard qu'on peut avoir sur sa propre vie au fil du temps.
Cette nostalgie qui nous envahit parfois, et dont on essaye de se servir pour réaliser ses rêves.
Le clip a été réalisé pendant le confinement par un ami d'enfance, Laurent Pandin, de Judolo Production, à Lyon.
Que souhaitez-vous transmettre avec votre musique ?
Bonne question... :-)
Je crois que j'essaye de transmettre l'amour de ces sonorités, et textures électroniques.
Pour moi la musique électro n'est pas qu'une musique de dancefloor, et c'est ce que j'essaye de proposer avec cet album.
Souhaitez-vous nous parler des enregistrements de cet opus ?
En musique électronique, l'écriture et l'enregistrement sont étroitement liés.
Les 7 titres du disques ont été écrits au fil du temps ces 2 dernières années, entre mon studio à Montreuil, et mon grenier à la campagne.
Ils ont été finalisés entièrement à la campagne, pendant le confinement, et ont été mixés par Martin Antiphon, du studio Music Unit, à Montreuil.
Le mixage ayant été réalisé pendant le confinement, il s'est fait à distance, ce qui a permis à Martin de ne pas m'avoir sur le dos pendant qu'il mixait, et donc de faire de vrais choix artistiques dans son mix.
Pourquoi réalisez-vous un financement participatif ?
Au départ, je pensais réaliser des maquettes et m'en servir pour démarcher des labels.
Avec le confinement et le sentiment d'urgence qu'il a créé, j'ai décidé de ne pas attendre, et de sortir cet album en auto-production.
Donc le financement participatif permet de réduire le coût de production, de presser des disques, et de payer les gens qui ont travaillé sur le projet.
Peut-on en savoir plus sur l'artwork de l'album ?
Merci pour cette question.
C'est une belle histoire je trouve.
C'est ma mère qui a réalisé le dessin de la pochette.
Elle dessine depuis de nombreuses années et a un vrai talent.
Pendant le confinement, pour s'occuper, elle a utilisé une nouvelle technique pour créer une série de sept dessins.
J'étais en train de réfléchir à la pochette du disque lorsqu'elle m'a envoyé des photos de ses dessins.
Ça m'a tout de suite semblé évident.
J'aime beaucoup le fait que chacun y voit quelque chose de différent.
Ce dessin laisse beaucoup de place à l'imagination de celui ou celle qui le regarde.