Pouvez-vous nous présenter votre EP Le corps dur et son univers ?
Le Corps Dur est un Ep à multiples facettes. Et cela me ressemble vraiment. Il y'a des titres rock, engagés, des titres plus sombres, introspectifs, calmes. Puis une chanson rock très introspective et une ballade engagée....Donc on peut dire que c'est une synthèse de ce que je suis et la chanson « Le Corps Dur » a pris également le titre de l'Ep car c'est, autant dans l'ambiance que dans le texte, celle qui symbolisait le mieux tous ces univers.
Comment composez-vous et quelles sont vos sources d'inspirations ?
Je n'ai pas vraiment une façon figée de composer. Cela diffère d'une chanson à l'autre. J'adore l'écriture instinctive. Une feuille blanche, le silence ou le train qui roule et je laisse mon esprit travailler. Ca part d'un coup et petit à petit je prends les commandes. J'adore ça. Mais ça peut aussi être une mélodie dans la tête qui tout à coup t'inspire un texte.
Les sources d'inspirations sont multiples. Le Corps Dur vient d'une douleur apparue subitement, Ecoute est venue après avoir lu un article de trop sur les réfugiés, Paris la nuit s'est imposée le 14 novembre 2015. Je peux aussi m'imaginer écrire un titre pour Brel ou Bashung.
Noir Désir, Thiéfaine ou encore Bashung vous influencent dès l'adolescence. Quels souvenirs gardez-vous de cette période où vous écrivez vos premières proses et pourquoi ces artistes en particulier ?
C'est une période où l'on se cherche, on teste un peu tout. Je m'essaie à la poésie, à la nouvelle et d'autres choses encore. Mais je n'étais jamais pleinement satisfait. J'écoutais beaucoup d'artistes anglo-saxons à l'époque : The Cure, Nirvana, Guns'N'Roses....
La lumière m'est apparue avec Le fleuve de Noir Désir. La version live sur Dies Irae. Là je me suis dit : « voilà, c'est ça que je veux faire ! Ces frissons là, que j'ai partout en ce moment, je veux les donner ». Et puis derrière ont suivi naturellement Bashung, Arno, Brel, Brigitte Fontaine, Mano Solo,....oui la liste est longue.
D'où vient l'idée du nom de l'EP ?
Je voulais que l'Ep porte le nom d'une chanson. Au départ j'étais parti sur Paris la nuit mais Le Corps Dur s'est finalement imposé car, comme je l'ai dit je trouve que c'est la chanson qui résume le mieux l'univers de Sisco. Et puis il y'a un côté étrange. Vous imaginez bien qu'on m'a demandé plusieurs fois si cette chanson parlait de sexe....
En quoi est-ce important pour vous de proposer du rock en français ?
Et bien parce que je trouve les anglais bien meilleurs que nous dans le rock anglais et les américains imbattables dans le rock US. Par contre je trouve les français vraiment doués quand ils chantent en français ! Je ne suis pas trop fan de cette mode qui veut que tout le monde se mette à chanter anglais. Puis j'ai des choses à dire ! Le nombre de personnes qui viennent me voir après les concerts pour me dire « Merci !!! Ca fait du bien d'entendre du rock en français !!! » Mes paroles parlent à ces gens-là. C'est vraiment tout ce que je recherche. Un moment de partage. Et il m'est impossible d'être à 100% dans une langue que je ne partage pas avec le public. Tant pis pour la tournée mondiale.
Qu'avez-vous souhaité apporter avec votre EP ?
J'ai voulu montrer que j'existais. C'est mon premier Ep. C'est une façon de montrer ce que je sais faire et de planter un univers. D'ailleurs on peut dire que c'est une démo-public. Il est importat de planter un décor. Donc cet Ep c'est : « Bonjour, je m'appelle Sisco, je fais du rock, des textes en français, je peux aussi faire des chansons plus douces. Voici mon univers. A très vite pour la suite ».
Parlez nous du titre Toi la flamme et de son clip...
Toi la flamme c'est la peur de faire. Cet instinct qui nous renvoie vers un passé chaleureux quand le présent est un risque à prendre et l'avenir un chemin semé d'embûches. Mais notre vision du passé nous ment et on le voit beaucoup plus beau qu'en réalité, ce qui peut empêcher d'avancer.
Le clip a été tourné dans un grand bâtiment laissé à l'abandon dans la forêt de St Germain en Laye. Le bâtiment représente le corps (muscles déchirés, paralysie,...), les tags représentent le passé, l'histoire de notre vie et j'évolue au milieu de tout ça. Sur les refrains j'apparais avec une protection sur les yeux pour ne pas être aveuglé par les flammes du passé.
Comment se sont passés les enregistrements en studio ?
Nous sommes arrivés en studio en connaissant parfaitement les morceaux. Nous n'avons donc pas passé trop de temps à enregistrer. Chacun connaissait parfaitement sa partition et c'est allé très vite. C'est ensuite qu'on s'est amusé avec tout ce que peut offrir un studio. J'adore utiliser pleinement ce qui est à disposition. Et Nicolas Deutsch, le réalisateur de l'Ep sait parfaitement jouer avec ça. Le but était de faire un véritable album studio en appuyant sur tous les boutons et une fois arriver sur scène utiliser l'énergie et la chaleur des amplis. J'aime les artistes qui font des versions différentes sur album et sur scène.