Plus un concert, plus un déplacement, tout est à l’arrêt.
Les artistes se trouvent touchés dans leur essence même, privés de tout moyen d’expression ou de partage avec le public.
Et puis une petite lueur se dessine à travers les réseaux sociaux : « Je prenais alors la décision de partager chaque jour, tant que durerait ce point d’orgue interminable, des moments musicaux.
Comme un rituel.
Pour continuer à partager la musique et avoir ainsi un but chaque matin dans une période où l’on perdait facilement ses repères.
Avec Guillaume Bellom, invariablement et à heure fixe, nous avons joué pendant 56 jours, liés par ce même amour de la musique, ce même désir de nous tenir debout. »
Le succès de cette initiative fût immédiat : les auditeurs se sont pressés chaque jour plus nombreux, pour écouter ces petits moments de direct comme une parenthèse heureuse face à l’anxiété ambiante. L’atmosphère oppressante du confinement s’est ainsi transformée en une atmosphère musicale, suspendue dans le temps, mais toujours réelle, portée par la fragilité inhérente de la musique live. L’effet était d’autant plus fort que les deux musiciens jouaient simultanément à des kilomètres de distance, ce qui ne facilite pas le maintien de la justesse, du tempo et du rythme.
Vous avez été si nombreux à nous écouter chaque matin, à nous écrire ou à nous témoigner votre reconnaissance :
« Un violon à Paris » est pour vous.
C’est une sélection de 22 morceaux joués pendant ces semaines surréalistes.
Ce disque, c’est une façon de vous dire « Merci »
- Renaud Capuçon