Pouvez-vous nous présenter l'album Older ?
L'album Older, est le premier vrai album du projet en solo Quintana Dead Blues eXperience.
C'est un album basé sur la guitare, et composé autour d'elle.
Cela fait déjà deux ans que je joue dans ce format, c'est à dire seul ; ma voix, une guitare et un vieille groovebox. Jusqu'à présent c'était avec des morceaux réadaptés de mon précédent projet (Quintana) que je tournais.
Older se rapproche le plus de ce que je recherche actuellement, des chansons avec une énergie Rock, un son un peu Stoner, un côté intense et sauvage, avec juste une voix, une guitare et une machine. Je voulais quelque chose de plus direct et de moins produit, car il est important pour moi aujourd'hui d'aller à l'essentiel, que ça soit plus lisible et émotionnel.
Au niveau des textes, les thèmes abordés sont souvent des ressentis personnels sur mon histoire, des états d'âmes que j'essaye de retranscrire le plus sincèrement possible. Sur cet album j'ai travaillé avec Rémi Guirao (Arabella), qui me permet d'avoir un autre angle de vue sur ma musique, et il m'a proposé quelques morceaux “sur mesure” que l'on a travaillé ensemble, comme Stranger, Older, L.A. River...
Comment travaillez-vous la préparation de vos compositions et sur quoi attachez-vous le plus d'importance ?
Le riff de guitare est souvent le point départ de la composition, avec la mélodie. Le texte est tout aussi important et se greffe dessus. les morceaux doivent avant tout sonner guitare voix avant le travail d'arrangement et les machines.
Actuellement, j'essaye d'écouter plus de Blues, des choses plus près des racines, plutôt que des musiques déjà digérées et transformées, afin de m’imprégner de l'essence et d'y mettre ma propre personnalité.
Est-il possible d'en savoir plus sur la partie instrumentale et votre choix d'utiliser une GrooveBox Roland MC909 avec votre guitare ?
J'avais envie d'un côté minimaliste, d'avoir un liberté totale et d'être seul sur scène, (même si je remonterai un groupe un jour et que je vois la musique comme un échange et qui fonctionne par inertie entre plusieurs musiciens).
J'avais ce concept du mec seul avec avec une guitare à fond, un peu grunge, un peu blues ou même stoner et j'aime aussi l’électro ou des groupes comme Dépêche Mode. Du coup le côté sauvage et vivant de la guitare donne de la vie au côté froid et rigide de la machine. Elle me permet d'apporter ce côté dansant, répétitifs et presque 'transe' auquel je tiens.
Selon vous, quelle est la meilleure expérience du rock ? De toujours expérimenter ?
Oui, actuellement je suis dans un format particulier avec une consonance électro, mais je me revendique Rock à 100%. Depuis toujours j'ai expérimenté avec diverses formations, en trio, en groupe avec machines, sans machines, en solo en acoustique, ou en électrique. C'est une recherche perpétuelle, sans limites et sans concessions.
Je pense qu'on peut être "rock" avec un violon ou même un accordéon.
Peut-on en savoir plus sur le titre Stranger et son clip ?
Stranger est le premier single de l'album Older, il a été écrit par Rémi Guirao, il savait exactement ce que je voulais ; une grosse guitare bien grasse sur un riff stoner, et je l'ai arrangé avec une machine un peu classieuse, mais crade pour contrebalancer le tout. Ma compagne est étrangère et il s'en est inspiré pour le texte. On a enchainé directement sur le clip avec Rémi et Yann Bachelery. On a eu l'idée encore une fois simple et direct, d'un truc enregistré en semi live à Knt Studio.
Qu'est ce qui vous a plu dans l'artwork façon pirate de l'album Older ?
C'est pas très original mais j'ai toujours aimé les têtes de mort, le cliché rock'n'roll, j'y ai ajouté des guitares type Gibson es335 en croix à la place des "os" et j'en ai fais un drapeau que je pose sur scène sur mon ampli, comme un pirate à la conquête du monde !
Plusieurs concerts sont déjà programmés. Quelle est l'ambiance avec le public sur scène et avez-vous un rituel lors de vos concerts ?
La scène est une drogue, que ça soit des grosses salles, des festivals ou des petits bars, j'adore ça. Je fais à peu près 70 dates par an. J'adore voyager, jouer, rencontrer les gens, et même si je suis de nature plutôt réservée, la scène est ma thérapie. C'est un moment d'échange d'énergie, un moment intense et sauvage et ça fais du bien ! Je n'ai pas vraiment de rituel, si ce n'est un fond de whisky pour me détendre (alors que je bois très peu) et aller vers le public le plus possible, et je préfère l'imprévu.
On vous sent assez lié à l'Espagne, qu'est ce qui vous plait dans ce pays et où y aimeriez-vous donner un concert ?
J'ai passé beaucoup de temps en Espagne plus jeune, et suis très influencé par cette culture. Jusqu'à présent j'ai toujours chanté en espagnol et beaucoup joué là bas, à Barcelone, Saragosse, Madrid et beaucoup d'autres villes.
Dès mon premier groupe Quintana Roo (1991-1998) j'ai chanté en espagnol, de même avec Liga Quintana (2001-2011) et j'ai commencé à introduire de l'anglais qu'à partir de Quintana (2011-2016).
J'ai toujours défendu cette langue, car le Rock “en” espagnol a le droit à sa place. Beaucoup s'imaginent que le “Rock espagnol” c'est forcément avec de la guitare flamenca ou des mélodies andalouses, que c’est soit du Ska-P, soit style Gypsy Kings, (qui sont français soit dit en passant). En France, c’était à la fois pas facile d'être un groupe de Rock espagnol dans ce milieu fermé, et en même temps une force et une originalité ; avec mon groupe on jouait partout, on était différents et on laissait une trace.
Que souhaitez-vous dire pour conclure ?
J’espère vous croiser sur scène cette année et échanger, c'est là que ça se passe, et je passe surement près de chez vous !
Vous pouvez suivre mes actus et dates sur le Facebook et le site officiel.
Merci à Piero Quintana d'avoir répondu à notre interview !