Pouvez-vous nous présenter le groupe Mr Grincheux et son parcours depuis Bloc Notes ?
Bloc notes c’est le premier groupe qu’on avait crée entre potes ados, il y avait Meat baker et aussi Ichalam, c’était plus une histoire de potos passionnés de la rime. Qui se réunissaient pour se montrer les dernières structures ou rimes qu’on avait dans le sac.
On avait fait pas mal de sons et quelques concerts ensemble, mais jamais dans une optique autre que de se faire plaisir.
D'où vient le nom du groupe ? Vous étiez tout le temps grincheux quand on vous croisait dans la rue ?
Mr.Grincheux, c’est venu plus tard, j’ai habité dans un quartier de Quito en Equateur, et je m’étais acheté une Go pro pour faire un court métrage dans le « hood ». C’était l’histoire d’un gars blasé, qui déambulait dans la rue en commentant tout ce qu’il voyait, sans filtre, dévoilant ses pensées et sa façon de voir la société. Un long monologue super cynique un peu comme dans « la 25ème heure avec Edward Norton ».
Et peu à peu en faisant le montage, je me suis rendu compte que le Grincheux était en fait une version de moi à peine exagérée.
Comme je n’avais pas vraiment de nom de rappeur autre que « Pablo », je me suis dit que c’était ça le bon truc ! D’autant plus que le T-shirt Mr. Grincheux qui a inspiré le nom au court métrage était un cadeau que j’avais fait à mon père avant qu’il décède… toute une symbolique.
Je crois que je suis toujours un peu Grincheux dans la rue… Mais ce n’est pas forcément un truc que tu peux voir ! je ne fais pas la tronche H24, je suis même joyeux parfois mais toujours un peu en dérision, et souvent très sarcastique, ce qui peu dérouter certaines personnes.
Pouvez-vous nous présenter votre futur album et son univers ?
Moi à la base je viens du rap année 90, je kiffais sur du Cypress Hill, Iam, Fabe, j’ai bloqué sur des structures de rimes que seulement 3 connards sur Terre comprenaient. Je faisais beaucoup trop le puriste pour un p’tit mec de province.
Maintenant c’est différent, je kiffe le flamenco, le Jacques Brel, la salsa, la trap, le reaggaton… Mon univers musical est un mélange de tout ça, mais je n’ai pas réussi à me défaire complétement de cette obsession de la rime technique.
En quoi l'Amérique latine influence-elle cet album ?
Ca m’a forcément inspiré, puisque je suis d’un part Uruguayen par ma mère, et d’autre part parce que le lifestyle et la musique Latina me touchent beaucoup. J’ai évidemment envie qu’on le ressente dans ce futur album. Mais pas non plus envie d’en faire une marque de fabrique.
Selon vous, que doit transmettre la musique ?
Selon moi, la musique n’est pas obligée de transmettre un message en particulier, mais elle doit transmettre des émotions… Aussi primaires soient-elle. Cependant pour ma part, j’aime bien écouter où écrire de la musique sous forme de concept. Qui touche, qui fait appel à des sentiments, une situation, une humeur, un ressenti. Mais qu’il y ait toujours un p’tit message caché.
Tu sais ce truc quand tu vis une rupture amoureuse par exemple, et que tu entends une chanson de merde qui te fais penser à ta propre histoire ? T’en viens à être touché par une chanson pourrave de Vitaa à la radio… C’est ce phénomène qui me fascine.
Et puis en tant que consommateur de rap, je trouve dommage que tout le monde chante « j’ai de l’argent et une rolex » même les plus talentueux. Je trouve ça dommage car il y a tellement de choses à faire encore.
Parlez-nous du titre J'ai croisé mon ex et de son clip...
Ce son est très vieux, je l’avais écrit à l’époque de « Bloc-Notes ».
C’est typiquement le genre de son « concept » que j’aime bien, car tout le monde ou presque s’est déjà retrouvé avec une/un ex dans une situation inconfortable. C’est ce que raconte ce mec en colère qui essaye de faire bonne figure et de masquer ses sentiments.
A quel point l’orgueil et le ressentiment peu remuer les frustrations du passé ?
Le clip est vraiment cheap. On a fait ça entre potos. C’était marrant.