Musicien de studio, musicien de scène, il est devenu trop fastidieux d’énumérer les prestigieuses collaborations de Manu Katché au cours des dernières décennies. Issu d’une formation de percussionniste classique, Manu Katché s’est illustré aux oreilles du grand public auprès de grands de la pop et de la chanson de Michel Jonasz à Sting. Salué, récompensé, autant comme musicien exceptionnel que compositeur de talent, il ne renonce jamais pour autant à ses premières amours : l'expérimentation des rythmes.
Avec The Scope (octobre 2018), il explore la formule du quartet dans cet album résolument groove. Avec un compagnon de longue date à la basse : Jérôme Regard (musicien pour Michel Legrand, Jan Garbarek, Louis Winsberg...), le guitariste Patrick Manouguian, qui accompagne aussi bien des grands noms du jazz (Dee Dee Bridgewater, Minino Garay, Didier Lockwood...) que de la variété française (Bernard Lavilliers, Florent Pagny...) et le réalisateur de l’album et pianiste Elvin Galland.
En Anglais, The Scope signifie portée, champ, étendue, cadre, périmètre, dimension et, plus rarement, envergure, limite, amplitude, extension. En effet, ce dernier opus de Manu Katché est, en quelque sorte, une extension du domaine de la lutte musicale qu'il mène depuis des années derrière ses drums. Avec cet album, Manu Katché ne se donne pas de limites, son champ est vaste, il y a la volonté du rêveur de se caler sur son propre souffle, de retrouver son rythme intérieur. Manu Katché ne compose pas, il respire. Au bout de sa rêverie, il cherche la lueur. Manu n'est pas un batteur, c'est un passeur de rêve.