- Dès votre plus jeune âge vous avez été bercée par la musique, pensez-vous que sans ça vous n'auriez pas eu de carrière artistique ?
J'ai vraiment du mal à m'imaginer que la musique n'aurait pas fait partie de ma vie dans ce cas-là. Ma mère m'a dit qu'à l'âge de 3 ans je chantais tout le temps, partout, et que je faisais déjà des tierces (harmonies musicales) en choeur sur les chansons que l'on écoutait en voiture. Ceci n'est pas pour dire que j'étais un petit génie hein bien sûr! loin de là ;)) mais j'avais ça dans le sang et personne ne m'a forcée à choisir ce parcours, alors oui, je suis persuadée qu'au fond ça aurait fait partie de ma vie au point d'en occuper la majorité de mon temps et donc pourquoi pas ma vie professionnelle.
- Parlez nous de votre album L'amour des lamentations, que pourra-on retrouver dessus ?
12 chansons, qui, même si elles se veulent différentes les unes des autres se retrouvent dans un même bain de sonorités, d'humour, de légèreté et de simplicité. J'ai voulu un univers frais et dynamique, j'espère de tout coeur avoir réussi mon pari, les auditeurs m'en rendront compte !
- L'album est autoproduit, en quoi cette gestion du projet entièrement autonome était-elle importante ?
Elle est importante déjà par son poids, en effet elle a été en temps en énergie et en budget lourde pour moi ! Mais elle est importante également parce qu'elle a déterminé les limites artistiques de ce projet, c'est-à-dire aucune ! J'ai été totalement libre de mes choix, (en fonction de mes moyens bien sûr), de mon rythme, de mes sons, du visuel, du studio dans lequel j'ai enregistré, des gens avec lesquels j'ai collaboré. La liberté est un luxe et cette gestion autonome en a été le prix à payer. Même si de temps en temps le manque de recul me faisait douter ou demandait validation à un ami musicien ou ingénieur du son, quel bonheur de ne pas avoir à suivre (car c'est le cas parfois à contre coeur de certains artistes malheureusement) les idées toutes faites d'un pseudo directeur artistique de maison de disque qui ne connait pas son métier, qui connait tellement moins la musique que vous... oui je sais cette phrase peut paraître négative accusatrice et défaitiste mais je le sais, je l'ai vu, c'est le cas souvent, j'accompagne des artistes depuis 15 ans, ce n'est pas un avis infondé. Cette gestion autonome a été mon chemin de traverse et je continuerai autant que possible dans cette voie-là !
- Récemment le clip est sorti. Les internautes ont ainsi pu découvrir votre regard sur l'amour dans la vie d'une femme...
Le mot "amour" figure dans le titre de la chanson, mais ce n'est pas l'amour amoureux, c'est l'amour des lamentations : ce bien être que ressentent certaines personnes aujourd'hui (caricaturées par cette nana dans le clip) qui se complaisent dans la plainte, le mécontentement... en effet, ces personnes qui sont tout le temps saoulées par quelque chose, fatiguées de rien, insatisfaites de leur vie, qui reflète pourtant parfois la réussite aux yeux des autres. Regardez cette pauvre fille qui a tout pour elle, elle est bien entourée dans une vie confortable mais se plaint tout le temps... vous connaissez forcément de près ou de loin quelqu'un comme ça ! Cette fille ne dira jamais "oui je vais bien c'est cool ma vie est chouette" ! Il y a des gens qui soufflent d'agacement pendant leurs vacances au ski dans un hôtel de luxe ! C'est ça l'amour des lamentations ! C'est être au top de sa vie et penser que sa vie est pourrie ! Bien sûr je ne cherche pas à faire de la philosophie de bas étages en disant que ces gens n'ont aucun problème, justement, ils en ont sûrement un, et une bonne psychanalyse s'impose ! Mais si l'on s'arrête juste un instant à la surface, si l'on fige les choses il ne faut tout de même pas exagérer et regarder un peu autour de soi. Je dénonce à ma façon un nombrilisme et une auto-victimisation aigus qui sont me parait-il très à la mode en ce moment.