S'agit-il d'un ouvrage pour les enfants ou à destination des petits et grands ?
Nous pensons qu’un public allant des pré-adolescents aux adultes pourra y trouver matière à rêver. C’est une problématique qui nous tient à coeur, en tant que jeunes artistes, tous dans notre vingtaine : parler aux enfants que nous étions il y a peu, aux jeunes adultes comme nous, et aux plus âgés que nous dont nous avons hérité ces histoires.
10 artistes participent à ce projet. Quelle importance accordez-vous à être plusieurs pour ce livre et comment vous organisez-vous ?
C’est à la racine même du projet du Tour de Table que d’être collectif. Être auteur-ice peut être une activité solitaire, et en travaillant ensemble nous pouvons au contraire créer de l’émulation, se donner des retours sur nos travaux, se soutenir. Nous trouvons des méthodes de travail ensemble, des exercices créatifs. Il y a également des défis : celui de fonctionner avec une organisation horizontale, de créer un cadre dans lequel nous sommes tous-tes d’accord pour laisser à chacun-e la possibilité de s’impliquer dans les divers aspects de la création de ce livre. Mais tout cela donne beaucoup de force, à notre avis, à un projet qui se base sur des contes et légendes : c’est le coeur même de ce genre d’histoires d’être portés par des voix différentes, de se nourrir de l’intersubjectivité. Notre petit groupe, travaillant sans maison d’édition, se veut être un vivier de jeunes artistes de divers horizons, qui mettent en commun leurs savoirs et leurs imaginaires.
Pourquoi réalisez-vous un financement participatif et pourquoi avoir décidé de son prolongement durant cette période de confinement ?
Le collectif en est à ses débuts, et faire un financement participatif pour ce premier projet nous permet tout d’abord, évidemment, de lui assurer une qualité et une quantité d’impressions satisfaisantes. Ensuite, cela nous fait fonctionner dans un système de prévente, ce qui nous assure une certaine diffusion d’avance. Cela nous permet, avec le lancement du premier tome, de commencer à créer une communauté de lecteur-ices. Avec la période particulière que nous vivons à cause de l’épidémie, beaucoup de nos occasions de nous faire connaître en-dehors d’internet sont tombées à l’eau : pas de diffusion de flyers dans les commerces, pas de festivals… La plateforme Ulule avait conscience de ces contraintes et a proposé aux projets en cours de financement d’être prolongés. Nous avons accepté, pour nous laisser le temps de toucher un public plus vaste malgré les circonstances. Proposer rêves et évasion, c’est à notre avis le genre de projet dont les gens ont besoin en ce moment.
Souhaitez-vous nous parler de vos choix concernant l'impression et la qualité du papier ?
Le recueil sera imprimé en France, si possible à Rennes, où une grande partie du collectif est basée. Travailler avec des imprimeurs (et libraires, etc) locaux nous tient à coeur et nous tenterons de le réaliser à la mesure de nos moyens. Ce sera un livre A4, à couverture souple.