Quelle était l'histoire que vous aimiez qu'on vous raconte lorsque vous étiez enfant ?
François : J’étais passionné de mythologie grecque.
Est-ce que s'adresser à des enfants nécessite une approche particulière dans votre travail ?
Valérian : Chems propose plusieurs niveaux de lecture : les enfants peuvent déambuler dans la fantasmagorie en effleurant des questions qui feront peut-être sens plus tard. Les adultes comprennent les choses différemment. Nous avons fait le choix de ne pas simplifier le texte : le mystère et les zones d’ombres sont inhérentes au contes, il n’est pas nécessaire de tout comprendre. Si la lecture d’un chapitre peut mener à une discussion entre des parents et leurs enfants, ce serait la plus belle des interactions.
L'ouvrage de Chems et la parade du Ciel Feu commence avec une citation d'Oscar Wilde. Pourquoi avoir choisi cette citation ?
Valérian : « Un rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu'au clair de lune et qui, comme punition, aperçoit l'aurore avant les autres hommes. ». Cette citation illustre bien le vagabondage de Chems, qui va « trouver son chemin » en même temps qu’il apprivoise la lumière du jour.
Christine, qu'avez-vous souhaité apporter avec les dessins ?
Christine : Valerian est parti des illustrations qui étaient déjà existantes pour la plupart afin d’écrire le conte. L’histoire est en fait née sur le terreau des images !
Comment travaillez-vous les dessins et quels outils utilisez-vous ?
Christine : Je répondrais en citant Christian Bobin : “Tu sais ce que c’est que la mélancolie ? Tu as déjà vu une éclipse ? Et bien c’est ça, la lune qui se glisse devant le cœur et le cœur qui ne donne plus sa lumière, la nuit en plein jour”.
Les illustrations ont toutes été réalisées à l’aquarelle. J’ai effectué de nombreuses recherches et de croquis avant d’arriver à Chems.
Jacqueline, peut-on en savoir plus sur la partie musicale de Chems et la Parade du Ciel-Feu ?
Jacqueline : J'ai composé un accompagnement pianistique pour le conte. L'idée était « d'habiller » le récit pour créer une ambiance presque cinématographique. J'ai commencé à travailler sur les personnages pour lesquels j'ai développé des thèmes à partir des illustrations.
Ensuite François et moi avons travaillé ensemble sur le texte. C'était génial de coller au maximum à son interprétation et en même temps de lui proposer un matériel musical qui lui permette d'expérimenter. J'ai beaucoup de plaisir lors des présentations publiques car nous sommes dans l'échange et le jeu. C'est très vivant ! Le chapitre des champignons est l'unique chanson du conte. Lors de ma première lecture ça a tout de suite été une évidence : la chanson était là sous mes yeux ! Elle s'est faite presque toute seule et je pense qu'elle trouve toute sa place.
François, en tant qu'orateur, à quoi faites-vous attention lorsque vous contez l'histoire ?
François : A l'imaginaire et aux visions provoquées par le texte, au plaisir de dire, à l’importance des mots, à entrer en contact par le regard avec le public pour partager cette vision.
Quels ont été les premiers retours de lycéens auprès de qui vous avez fait découvrir votre récit ?
Jacqueline : J'étais heureuse de l'enthousiasme des élèves et encore plus de leurs questions concernant le processus de création. Il n'est pas courant de rencontrer des compositeurs (et encore moins des compositrices).
Valérian : Il y a souvent beaucoup de questions, notamment sur le genre du personnage. C’est un projet qui, globalement, interpelle et questionne.
Des expositions et des performances du conte sont-elles prévues ?
Christine : Oui, nous proposons notamment une performance “à distance” en piano-voix pour les centres culturels, médiathèques et écoles. Des expositions ont déjà eu lieu en Haute-Savoie et auront lieu après la diffusion du livre, avec des ateliers autour des personnages. Nous réfléchissons également à une adaptation théâtrale.
Quel était votre rêve d'enfant ?
François : Devenir comédien.
Christine : Mon rêve d’enfant était de dessiner et surtout d’illustrer des livres car en plus d’être une grande fan de BD, films d’animation et toute autre forme d’arts, j’ai eu la chance d’avoir un grand-père qui m’a insufflé sa passion pour le dessin et la peinture.
Que souhaitez-vous dire pour terminer ?
Valérian : Vous pouvez découvrir l’univers de Chems sur le site internet de Valerian MacRabbit et nous contacter sur l’adresse penguinoprod (arobase) gmail.com. Nous serions ravis de faire voyager Chems jusqu’à vous !
François : En ces temps incertains, rappeler que le désir s'éprouve dans l'ambigu.
Christine : Je citerais Muldoon : « Captivez l’imagination et vous captiverez le cœur » mais également Einstein : « la créativité c’est l’intelligence qui s’amuse ».
Merci à Valérian, Christine, Jacqueline et François d'avoir répondu à notre interview !
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