A l’approche de ses 33 ans, le natif d’Annecy – un 21 juin 1980, comme un signe du destin ? – figure des faux airs de messie avec cette galette en forme d’ovni. Elle sa s’écouler d’ailleurs comme des petits pains auprès d’une communauté de convertis, conquis par cette formule, une fusion de tous les jazz, en fait sa vision du jazz : entre tourneries funky et harmonies plus abstraites, entre métal hurlant et souffle dominant, entre impressions d’Afrique rétro-futuriste et déviations post-psychédéliques…
Et ainsi de suite. Somme toute, un électro choc où s’entrechoquent toutes les influences qui ont nourri le compositeur, toutes les expériences qui ont pétri le saxophoniste depuis qu’il est apparu dans la jazzosphère, à l’orée du millénaire.
En une dizaine d’années, Guillaume Perret a joué dans tous les registres, pupitre ou soliste, tendance mainstream ou troisième courant, au théâtre ou en scène, avec des musiciens du monde entier, mais aussi et avant tout au sein du Bocal, collectif pour lequel il participera à trois albums.
Tous ceux-là se retrouvent dans ce premier album, qui trace un sillon singulier et ouvre de nouvelles perspectives. Ce que redit, jusque dans son appellation, le second volet de ses aventures, en 2014 : Open Me, précédé par un Doors EP.
Free. Dans l’histoire du jazz l’adjectif a ouvert les horizons esthétiques, libéré les énergies artistiques. Gratuit, libre, à chacun sa définition. Ornette Coleman l’a dit en son temps, et depuis 1960 être free en jazz, c’est aussi être sujet à quelques malentendus.
En choisissant ce qualificatif pour son nouvel album, Guillaume Perret augure de futurs débats sur la nature même de son jazz. « Conçu comme une musique de film, Free se veut un parcours libre au travers de différents paysages, différentes émotions. », prévient le saxophoniste, qui souhaite tomber le masque, pour en revenir à l’essence de ce qui fonde sa singularité.
Libre. Plus qu’un titre, une déclaration d’intention : on avait salué l’esprit d’équipe, le son de groupe, et le voilà qui revient tout seul aux manettes. Comme une mise au point de tous ses subjectifs, comme un besoin de faire le point avant de regarder plus loin. Il fallait oser ce saut en solo, sans filets (les complices sur lesquels on peut s’appuyer, rebondir, se reposer…), un plongeon dans l’océan des sons qui résonne comme une apnée vers les tréfonds de son imaginaire.
« Cela me permet de laisser libre court à mes envies sur scène, et de manière immédiate, pouvoir être libre de changer le set en cours de concert suivant ce que je sens sur le moment, pouvoir modifier, faire évoluer tout plus rapidement, plus instinctivement. », insiste Guillaume Perret.
Son nouvel album solo intitulé Free sortira le 23 septembre 2016 sur le label Kakoum Records (distribution Harmonia Mundi)
En concert au Café de la Danse le 17 novembre et en tournée dans toute la France.