En quoi est-ce important d'avoir fait des recherches documentaires et avez-vous appris un fait marquant aux cours de celle-ci ?
La crédibilité de l'historique passe justement par le fait de s'être bien documenté. Il m'a fallu lire de nombreux ouvrages (environ une trentaine) pour connaître le fonctionnement de la société française soixante-dix ans en arrière. La structure familiale, le pater familias, les petits métiers, le compagnonnage, l'organisation du travail, le clergé, la religion, la noblesse, la corvée des grands chemins, les anciennes monnaies, les anciennes taxes, les punitions publiques, l'éducation et la justice de l'époque...
Et de là, pouvoir créer des personnages de toutes pièces à partir d'éléments ayant réellement existé. Les recherches graphiques pour les accoutrements, les architectures et les paysages sont également très importantes. Pour ça, il n'y a pas mieux que de s'en référer aux images qui nous restent de cette époque : tableaux, estampes et gravures. Pas de fait marquant en particulier.
Que peut-on savoir des personnages principaux : Arnaud, Marie et Guillaume ?
Ce sont de très jeunes gens (à peine 18 ans) qui ont en commun de provenir de la même paroisse (village) et d'avoir perdu tout lien familial. Ils font route ensemble pour Toulouse, grande ville de la province. D'abord à pied, puis en charrette à partir d'Albi, moyennant quelques conditions pour le moins douteuses avec des adultes. Arnaud est un grand dadet peu bavard, son strabisme lui donne un air bêta (alors qu'il ne l'est pas) et peut susciter des moqueries. Marie, petite, fluette, déterminée, mais encore encombrée d'une naïveté due à son jeune âge, son ignorance du monde, sa non expérience de vie. Guillaume, de visage juvénile, tout aussi analphabète et peu instruit que ces compagnons, est également le plus réfléchi, raisonnable et responsable des trois.
Quels genres de péripéties vont suivre nos protagonistes ?
Du genre manipulé ! De la misère des campagnes qu'ils fuient, ils vont se retrouver dans des réseaux de malfaiteurs (plutôt) citadins, récupérateurs de pauvres, utilisant leur force de travail, leur faisant miroiter des lendemains toujours meilleurs, toujours plus tard aussi...