D'où vient votre passion pour la musique et pourquoi avoir choisi le pseudo du Grand requin blanc ?
La musique a toujours été très présente dans ma vie, avec comme premiers souvenirs les écoutes en boucle de 33 tours d' ABBA que ma mère écoutait quand j'avais 4-5 ans. A 5 ans, dans un magasin de disques, je me souviens avoir acheté les 45 tours de KISS "I was made for loving you", qui était déjà une belle métaphore pour ce qui allait devenir une de mes plus grandes passions.Je me suis ensuite mis au piano durant mon adolescence, ainsi qu ́a la guitare, pour ensuite être bassiste d'un groupe de pop-noise, à Lausanne, quand j´ai commencé mes études. Je pense avoir passé par toutes les cases musicales de la génération X, en écoutant en boucle les Beatles, les Stones, Les Doors, Deep Purple, et surtout, Led Zeppelin et Jimmy Hendrix, avant d´entamer une bonne phase New Wave, avec The Cure, Depeche Mode, Joy Division, le metal (Metallica, Iron Maiden), le Nu Metal (Korn, Deftones, Limp Bizkit), et pas mal de Brit Pop aussi (Blur, Gorillaz, Two Door Cinema Club)
Le nom Great White Shark, c´est une pure coïncidence, mon batteur m´aillant envoyé complètement par erreur un article sur les grands requins blancs. J´ai adoré, et me suis dit que cela était un signe. J´ai donc gardé ce nom pour le projet. Belle métaphore aussi concernant l'identité du projet et la nature de la musique, aussi.
Pouvez-vous nous présenter votre EP Time to Be ?
Time to Be est un EP de 5 titres originaux et de 3 remixes + plus une version dub d´un des remixes. Great White Shark, c'est du rock indie, alternatif, dopé de samples électro, avec un touche de progressisme. Ce sont essentiellement des titres composés d'abord à la basse, ainsi que des mélodies à la guitare. Je cherche le riff accrocheur, la progression d´accords qui va avec, et finalement, des mélodies qui supportent mes textes. J'attache beaucoup d'importance aux paroles, et au message véhiculé par le titre. J ́approche des sujets comme la liberté et la délivrance ("Doberman"), les excès de notre société moderne et narcissique, égocentrique et fanfaronne ("Tapis Rouge"), l ́espoir de rencontrer l'âme-soeur sur le tard ("Last Night on Earth"), le déroulement complètement aléatoire de nos vies, des chemins que l'on suit, basé sur des décisions que nous devons prendre en permanence ("Choices"), et sur le fait que nous sommes tous des étrangers et des nomades prétendant appartenir à une communauté précise ("Someone Else ́s City").
L´EP est complété par trois remixes de producteurs que j'adore et respecte, et qui ont produit des petites merveilles (du moins, à mon goût, mais je ne suis bien évidemment pas objectif...)
Pourquoi avoir voulu faire un disque de remix et comment avez-vous sélectionné les titres originaux ?
Je vois un remix comme une nouvelle interprétation du mix original avec une touche plus "club" au morceau. De plus, baignant dans la musique électronique depuis longtemps, et vivant à Berlin, cela était trop tentant de demander à d'autres producteurs de revisiter le mix original et de le remixer. Les trois morceaux sélectionnés coulaient assez naturellement de source, car je ne cherche pas a remixer "Last Night on Earth", qui est une ballade rock, ainsi que "Someone Else s City", qui est un titre instrumental.
Qu'avez-vous souhaité apporter de nouveau sur vos remix et quelle orientation avez-vous donné ?
La nature rock alternatif, stoner, indie, des originaux est, somme toute, de la musique qui est présente depuis plus de 30 ans. Les remixes amènent quelque chose de frais et moderne à l'EP.
L ́orientation est d'amener le titre original dans le monde de la musique électronique (en particulier, au niveau de la rythmique, qui est plus "droite" et dansante que pour le titre original, mais aussi au niveau "de la dose" de synthétiseurs, et autres sons trouvant leur origine dans la musique électronique, qui amène alors l´original dans un monde nouveau. Le meilleur exemple est le remix de Doberman, par Bernhard Range, alias Hartbrand. Bernhard a fait d ́un titre rock, un morceau purement techno industrielle, en ne gardant que le message fondamental du titre original - et encore (!), il a pitché ma voix beaucoup plus basse, et cela donne un remix de très haut niveau (à mon avis, mais je ne suis - encore une fois - pas objectif ! LOL)
Vous êtes accompagné des producteurs berlinois Semodi, Skelesys et Hartbrand sur ce projet. Comment se sont passés vos échanges ?
Je connais bien Semodi et Skelesys, car j'avais déjà travaillé avec eux sur mon projet de musique électronique qui s´appelle Pyrame. Hartbrand est un producteur de jazz et qui fait maintenant de la techno industrielle. J´ai tout de suite été captivé par son univers et je l'ai contacté. Timing : juste avant le premier confinement. Cela a donné à Bernhard - et Semodi aussi - du temps au mois de mars 2020 pour travailler sur leur remixes. Skelesys a remixé "Choices" au mois de novembre 2020, et cela a été "limite" au niveau du timing par rapport à la sortie de l'EP, avec le label ayant déjà commencé à sortir le premier single "Tapis Rouge". Mais Skelesys a "assuré" et produit un remix que je trouve excellent, et dont on a même fait un vidéoclip, avec Christian Krueger, un metteur en scène et réalisateur avec qui je travaille, ainsi qu'avec son équipe.