- C'est important de pouvoir continuer (et de réussir) à faire rire dans un contexte global morose ?
Je dirais que c'est fondamental. Je pense que c'est le seul moyen de vaguement supporter l'insupportable qui nous entoure quotidiennement. Quand on voit la tristesse du monde, le sort tragique des réfugiés par exemple (sans oublier les autres innombrables drames), l'indifférence du plus grand nombre, le fatalisme des systèmes capitalistes à exploiter la misère et l'entretenir mondialement, on ne peut pas faire grand chose. Ou si, à sa petite échelle, en accord avec ses convictions, et faire rire ou tenter de le faire, éveiller l'esprit critique, en fait modestement partie.
- Plouc fiction est en cours de financement participatif sur Ulule. En quoi est-ce important ?
C'est important car c'est une autre façon d'aborder l'édition, en phase avec son temps, en tous cas c'est moderne. C'est aussi un moyen d'apporter des fonds à la maison d'édition Jack Is On The Road, qui édite le journal Zélium, si le succès vient au rendez-vous.
C'est enfin, et je trouve que c'est un gros point fort, un moyen d'impliquer le lectorat à un projet, un moyen de se rapprocher de lui et de rendre la réussite et l'édition d'un album (par exemple) beaucoup plus humaines.
- Vous travaillez d'ailleurs avec une maison d'édition associative. Le monde traditionel de l'édition est trop réservé, élitiste ? Ou alors n'évolue-il pas avec son temps ?
Je n'ai même pas cherché à passer par un éditeur traditionnel.
La logique pleine de bon sens a été de me tourner vers la sympathique équipe de Zélium avec qui je collabore depuis quelques temps, qui a eu plusieurs beaux succès d'édition d'album à leur actif.
- Le succès est au rendez-vous puisque l'ouvrage a été financé à 50% en 3 jours, une surprise pour vous je suppose. Qu'avez-vous envie de dire aux contributeurs ? Allez-vous réserver des surprises si le financement est dépassé ?
Il a même dépassé les 100% en 5 jours, c'est une excellente nouvelle. Je n'en attendais pas tant, encore moins aussi rapidement et bien souvent l'angoisse du doute m'a trituré la caboche. Il est difficile pour un auteur de savoir quelle peut-être la portée de son travail. Bien souvent, on est seul face à ce qu'on produit et l'autocritique est souvent exacerbée.
Je ne sais pas comment remercier comme ils le méritent les contributeurs pour leur confiance et leur générosité. Je l'ai fait tout du long sur les différentes pages qui relaient la campagne avec notamment quelques dessins.
L'objectif actuel est d'aller vers les 200%, pour augmenter le tirage de l'album notamment. Plus le projet ira loin, mieux ce sera pour tout le monde.
Nous réfléchissons pour trouver un moyen d'agrémenter les contreparties afin de motiver d'avantage les lecteurs.
Vous pouvez soutenir le projet de Flock pour le recueil Plouc fiction sur Ulule.
- Vous êtes aussi au journal satirique Zélium, on vous a tout de suite suivi sur le projet ?
Oui, ils m'ont accueilli à bras ouvert et même bien poussé, alors que je doutais de la viabilité de mon travail à pouvoir se retrouver rassemblé en album. C'est une équipe chaleureuse, dynamique et enthousiaste.
- Sans rentrer dans les secrets de Plouc fiction, peut-on avoir une info croustillante à son sujet ?
La 4ème de couverture en cours de réalisation devrait normalement asseoir le (mauvais) esprit de l'album :-)
- Que souhaitez-vous dire pour conclure ?
Je voudrais remercier chaque participant à cette aventure.
Sans les lecteurs, nous n'existerions pas.
Et donc, cet album, je le leur dois, tout simplement.
Merci à Flock d'avoir répondu à nos questions !
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