Peut-on en savoir plus sur le duo CVN et ces lettres ont-elles une signification particulière ?
CVN est le projet musical des époux Bravin, Virginie et Nicolas. Les lettres disent les initiales de nos prénoms « c’est VN », mais sont également l’onomatopée de « Cévennes », une région de France que nous aimons particulièrement et où nous avons composé, écrit et enregistré une grande partie de l’album « 3.8 » à paraitre en mars 2021. C’est aussi, avec les lettres dans le désordre, la CNV (communication non violente) de Marshall Rosenberg qui est une direction humaine, spirituelle et psychologique commune.
Pouvez-vous nous présenter l'album 3.8 que vous préparez ?
C’est un album écrit à 4 mains, il contient 12 chansons aux couleurs pop, folk, blues avec des textes en français. Il y a également un titre bonus qui est proposé dans les contreparties sur le site KKBB.
Est-ce simple de composer lorsqu'on est un couple : vous savez où vous allez ou parfois il y a quelques quiproquos ?
Le processus créatif n’est jamais simple, qu’on travaille en couple ou pas. La direction s’éclaire à mesure que nous écrivons, composons, réalisons. Parfois les chansons arrivent facilement, parfois on a plus de mal à les faire aboutir.
En quoi est-ce important de proposer des textes en français ?
Nous exprimer dans notre langue maternelle est une évidence. Cet album est chargé de symboles et d’informations sur notre évolution personnelle et en tant que couple. Nous sommes des amoureux de notre langue, nous lisons beaucoup, notamment de la poésie, des auteurs tels que Christian Bobin par exemple. Les subtilités que requièrent l’expression d’un moment de vie ne peuvent se faire que dans une langue qu’on maitrise et dans notre cas c’est le français.
Est-ce important d'avoir une continuité dans l'histoire de l'album ?
La continuité est une évidence, c’est le déroulement du processus évolutif de nos vies respectives et de notre vie commune. On peut dire que c’est un concept album.
Nico, vous avez été guitariste de Bertignac, Blankass, ou encore Francis Cabrel. Quel regard portez-vous sur ces échanges et pourquoi avoir voulu faire une aventure artistique en couple ?
J’ai beaucoup appris au contact de tous ces grands artistes. J’ai toujours été investi dans la composition et l’écriture de chansons. Un artiste comme Francis Cabrel m’a beaucoup appris dans ce domaine, notamment dans le cadre de ses "Rencontres d'Astaffort". Hubert Mounier de L’Affaire Louis’ Trio également. Et bien sûr mon premier grand « prof » Louis Bertignac avec qui j'ai composé, écrit et enregistré l'album "Rocks". Avoir un projet artistique en couple s’est imposé progressivement. J’ai toujours aimé composer avec un alter ego, et quoi de mieux que de le faire avec son épouse. C’est une grande première pour moi et c’est exceptionnel.
Quels sont vos choix concernant la partie instrumentale et la musicalité ?
Nous aimons le même style de musique. Pour faire court et donner une couleur précise nous pouvons citer Les Innocents, L’Affaire Louis’ Trio et les Beatles. Nous restons dans une lignée pop, au sens anglais du terme. L’idée est de servir une chanson qui fonctionne en guitare / voix en l’habillant le plus habilement possible pour souligner la dimension du texte et emmener l’auditeur dans un univers particulier. Les instruments communément utilisés sont la guitare acoustique, électrique, la basse, la batterie, le piano, l’orgue et les cordes.
Que souhaitez-vous mettre en avant et transmettre au public avec l'album 3.8 ?
C’est un partage intime, on se raconte, on se met à nu. Je pense qu’il peut y avoir un effet miroir pour beaucoup de gens. Cet album est un processus de résilience pour nous, peut-être aidera t-il d’autres personnes comme il nous aide nous-même.
Souhaitez-vous nous parler des enregistrements en studio ?
Le studio a pour l’instant été une salle à manger dans les Cévennes et une chambre transformée en cabine à Dieppe. Le vrai studio sera bientôt en Suède pour le mix. Avoir enregistré dans ces conditions donne une couleur très intime et authentique à ce disque. Même Jean-Philippe Fanfant, le batteur qui a enregistré chez lui les batteries sur "3.8", a travaillé dans son salon.
Comment le Covid-19 a-il affecté la préparation du projet ?
Il nous a permis une introspection qui a donné le fil conducteur de ce disque. Il a aussi permis la disponibilité du batteur Jean-Philippe Fanfant, du photographe Pascal Biomez ou encore de l’ingénieur du son Julien Fabre. En temps « normal », ces personnes n’auraient probablement pas été disponibles pour travailler sur ce projet. Mais en temps « normal » j’aurais été en tournée avec Louis Bertignac et CVN n’aurait probablement pas vu le jour. Histoire de synchronicités…
Pourquoi réalisez-vous un financement participatif ?
Parce-que le studio et l’ingénieur du son ont un prix, la fabrication de 1500 CDs a un prix, les personnes qui se sont investies comme le photographe, les musiciens additionnels, ont un prix et que nous n’avons pas les moyens personnels de financer cela. Tout ce que nous avons pu réaliser par nous-même nous l’avons fait, mais pour finaliser ce projet nous avons avons besoin de soutien. Et aussi parce-que le côté participatif prend tout son sens dans notre démarche. D'ailleurs, notre mariage aussi était participatif. L’idée n’est pas d’imposer mais d’impliquer. En tout cas de proposer à chacun de s’investir, de faire partie.
Qu'est ce qui vous a plu dans le fait de proposer un titre bonus réservé aux contributeurs ?
Ce titre ne trouvait pas sa place dans l’album car il est vraiment décalé. C’est nous, nous l’assumons et nous le défendons, mais son caractère lui conférait une place particulière et il l’a trouvée en tant que titre bonus. Les gens seront peut-être surpris, mais c’est aussi un peu le but. Nous sommes aussi capables de ce genre de chansons.