Pouvez-vous nous présenter l'album Roller Coaster et son univers ?
L'album Roller Coaster est le troisième album de Coffees & Cigarettes.
Il mélange toujours la chanson, le rock, et le hiphop. C'est le style que nous avons appelé hop n roll crée par le groupe.
Ce troisième album parle de choses qui me sont chères et d'évènements plus personnels qui me sont arrivés ces trois dernières années. Et donc pour décrire tout ceci l'album aborde de manière sous-jacente les thèmes de l'enfance et du passage à l'adulte mais aussi des peurs que j'ai ou ai pu avoir, de la mort, de la création, etc. L'album rend toujours, comme ces deux prédécesseurs, hommage au cinéma, à la littérature, à la culture geek et de manière générale à la pop culture. Je me sers de ces hommages pour dépeindre des situations, des sentiments et des émotions comme si utiliser ces hommages était pour moi une manière de rendre le message et ses métaphores, plus universelles, plus compréhensibles, pour l'auditeur.
Comment composez-vous vos titres et certains thèmes vous influencent-ils plus que d'autres ?
J'ai besoin de temps pour trouver l'idée de l'album, je dirais la thématique. Sans cette dernière, je ne peux pas écrire ou je me disperse et dans ce cas là il est difficile je trouve de donner une cohérence à un album.
Sur London Western, le premier album, l'idée était de raconter une histoire dans le Londres Victorien de faire un album concept avec une narration comme un conte pour enfant tout en y glissant des messages personnels.
Pour le deuxième album, FreakShow, l'idée était de partir du film Freaks de Tod Browning et de parler de la marginalité, de la différence dans notre société... etc.
Pour ce troisième opus, l'album parle de choses et d'évènements plus personnels qui me sont arrivés ces quatre dernières années comme je le disais au-dessus. Donc quand j'ai réussi à trouver le fil rouge d'un album tout vient ensuite très vite en terme de composition et de texte.
Quand un thème arrive qu'il soit l'enfance, qu'il soit la peur de l'écriture, une couleur se dessine et souvent arrive de paire la musique, ses arrangements et le texte.
Les chansons de Coffees & Cigarettes sont souvent des mille-feuilles, il a plusieurs couches de compréhensions au niveau du texte. Et je m'amuse à ce que si on creuse à chaque fois plus profond dans ce dernier on puisse déterrer plus d'informations sur l'univers de Coffees and Cigarettes.
Les thèmes qui m'influencent beaucoup sont la marginalité, la différence, la création, la peur, ce sont des thèmes génériques qui s'inscrivent dans la majeure partie de mes chansons. Je les dépeins de manières différentes à chaque fois mais ils sont toujours très présents. Depuis Freakshow, j’écris de plus en plus avec le « je » à la première personne. Cela me permet d’évacuer certaines choses.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la partie instrumentale ?
Je compose à la maison, j'ai une pièce spécifique dédié à cela où sont entreposées mes guitares, mes amplis, mes synthés, mon ordi, mes machines, mes logiciels… Est ce que c’est ça la Steampunk Fantasy ? (rire).
Globalement l'album affiche un coté hiphop, des prods Boom Bap avec parfois l'écriture d'un rap dont les prods sonnent assez 90's. Car parler de l'enfance et aborder ce thème me renvoyait aussi à ce genre d'écriture musicale de mon enfance et mon adolescence. Le son évolue au fur et à mesure des thèmes et des chansons et de l'album comme une sorte de chronologie. On a une nouvelle fois créé des belles parties de cordes qui forment la pâte de la musique de Coffees & Cigarettes.
Les personnes ayant déjà écouté du Coffees & Cigarettes retrouveront l’essence de ce qui forme ma musique même si cette dernière évolue évidemment au fur et à mesure des années.
D'où vient l'idée du nom de l'album ? Car prendre un café ou fumer une cigarette semble peu commode à bord de montagnes russes...
Le nom de l'album vient de l'idée de représenter ces trois années par des montagnes russes. Des moments de joies, des grands moments de tristesses puis ce schéma qui se boucle. Et je confirme que pendant ces trois années, ces montagnes russes m'ont fait fumer un grand nombre de cigarettes et boire des litres et des litres de café (rire).
Parlez nous du titre Jesse Juice...
Jesse Juice est un personnage récurrent de l'univers de Coffees & Cigarettes. Il représente la partie « joyeuse » de moi-même. A l'inverse, MC Jesse est à la partie sombre, colérique et dépressive. C'est d'ailleurs pour cela que quand le personnage de Jesse Juice apparaît dans un album ou au travers d'une chanson sa production musicale est traitée de manière joyeuse et festive par exemple par un son électro-swing comme justement sur le titre Jesse Juice. Alors qu'a contrario, MC Jesse apparaît sur des prods plus lourdes souvent hiphop et rock.
Je me souviens, que sur ce titre Jesse Juice, j'ai voulu écrire des thèmes (avec ma violoniste de l'époque Eloise) qui ressemblent à des interventions de cuivres comme dans le ska ou le reggae. Des pêches de sections de cuivres. Réécoutez vous verrez ! (rire)
Peut-on en savoir plus sur les enregistrements en studio ?
Pour le moment, les sessions non pas encore débutées. Mais nous avons commencé à arrêter les dates. Ce que je peux dire c'est que nous prenons actuellement soin des arrangements et surtout des arrangements de cordes car devrait intervenir sur l'album violon, alto et violoncelle sur certains titres. Tout comme nous devrions faire chanter des enfants sur 3 ou 4 chansons de l'album... mais j'en dis déjà trop (rire).
J'aime travailler dans des conditions ou je me sens bien. C'est pourquoi nous retournons au studio, où nous avons enregistré les deux premiers albums, Mana Studio. Manu du studio connait mes exigences en terme de mixs, de prises de sons et les choses deviennent forcément plus efficaces et intuitives.
C’est la première fois que je travaille autant les sons, les prods, leurs constructions en amont du studio. L’idée était d’être efficace en studio sur les prises de son et donc de se laisser du temps pour tenter des choses, arranger et mixer.
Pourquoi réalisez-vous un financement participatif ?
J'aime l'idée de récompenser les gens en leur faisant acheter notre album en avance. Nous leur offrons des contreparties généreuses qu'ils ne trouveraient pas autre part.
La majeure partie des contrepartie sur Ulule vont être collectées et spécialement dédiées aux contributeurs Ulule. Pour moi, acheter un album physique à l'heure actuelle, dans l'industrie actuelle est presque un acte militant. C'est pourquoi, j'aime l'idée de faire participer les gens à la création de celui-ci tout en les récompensant par de beaux objets, des objets collectors. Cela va dans la logique du groupe, des thèmes qu'il abordent, pop culture, Geek, etc.
Vous pouvez soutenir l'album Roller Coaster de Coffees & Cigarettes sur Ulule.
D'où vient l'idée de la guitare du clip Jesse Juice en contrepartie ?
Toujours récompenser les fans. Sur ce Ulule certaines contreparties ne nous font pas ou quasiment pas gagner d'argent, c'est le cas de cette contrepartie. Mais ça permet de récompenser les fans de les faire participer activement au processus. Moi, je sais, pour avoir participé à des financements participatif pour des artistes que j'adore être récompensé avec des cadeaux uniques qui ont une histoire. Cette contrepartie était logique.
On a d’ailleurs depuis mis une autre de mes guitares en contrepartie exclusive : la guitare BAT GIRL et un ampli.
Les gens qui ont suivi la tournée Freakshow entre 2017 et aujourd’hui, l’ont vu sur scène.
La deuxième guitare est partie en moins d’une journée.
Peut-on en savoir plus sur vos échanges avec Mathieu Moreau pour l'artwork de l'album et en quoi ses illustrations s'adaptent à Coffees & Cigarettes ?
Je ne sais même plus comment on s'est rencontré avec Mathieu.
Je crois qu'il est venu nous voir sur un concert. On a tout de suite parlé de l'aspect graphique de nos concerts. Et Mathieu sortait tout juste d'une BD au design Steampunk dans l'univers HG WELLS et de la machine à voyager dans le temps. Autrement dit, on avait pas mal de choses et de goûts en commun pour assez vite s'entendre.
J'ai découvert son travail et son talent que j'ai tout de suite aimé et admiré et je crois lui avoir dit tout de suite après notre rencontre que je voulais travailler avec lui.
Il est de la même génération que moi, nous avons les mêmes références en terme de film, de séries, de dessins animés de jeux vidéos et même de BDs (même si le bougre est bien plus calé que moi la dessus). Donc il était normal que notre travail respectif se marie plutôt bien.
Dans bien des critiques sur nos deux précédents albums et aussi sur nos concerts revenaient que nos visuels étaient proches de la Bds et du comics et bien voilà c'est chose clairement faite.
Après sur la conception de l’illustration de la pochette, j’ai envoyé un soir, un document explicatif de plusieurs pages à Mathieu. Avec ce que je voulais sur la pochette : Moi dans un Rollercoaster, l’Arthropode, le Coselofo, La Steampunk Fantasy,… vous comprenez rien à ce que je dis c’est normal, écoutez l’album ! (rire)