Quelle place occupe le groupe Dictafone dans votre parcours artistique ?
Dictafone représente une période de grande créativité pour moi, une recherche d'identité musicale. Le dernier album Home était une grande aventure où on s'est retrouvé à Los Angeles dans un studio mythique avec Ken Scott, le réalisateur de Ziggy Stardust. Ça occupe donc une place assez importante dans mon parcours !
Qu'est ce qui vous a intéressé dans le fait de reprendre le nom de votre village d'enfance dans votre nom d'artiste : Barton Hartshorn ?
Je suis loin d'être le seul artiste ou écrivain qui se sert des souvenirs d'enfance pour créer des nouvelles œuvres ou pour peupler des scénarios. J'ai des liens très forts avec mon passé familial. J'utilise souvent des objets qui appartenaient à mes grand-parents ou arrières-oncles pour m'inspirer. Je pense que ça vient du fait que j'ai connu 5 de mes arrières grand-parents. Le fil qui me lie avec le passé est très concret ; les gens qui sont nés au 19ème siècle ne sont pas des fantômes pour moi, je les ai rencontrés, ils ont fait partie de ma vie.
Comment l'Angleterre influence-t-elle votre musique ?
J'ai grandi avec la musique folk britannique et la chanson française (ma mère est originaire du sud-ouest de la France) mais comme j'ai grandi en Angleterre, la culture pop a bien fini par prendre le dessus en terme de style. Je suis quand même resté assez frustré par la place qu'occupent les paroles dans la Pop britannique, c’est-à-dire secondaire, et j'ai donc fini par approprier le meilleur des deux mondes.
Pouvez-vous nous présenter l'album Not What I Expected to Hope For ?
Je suis peut être encore trop proche pour voir clair... Ce que je peux vous dire c'est que l'album commence avec une histoire qui se déroule dans le village où j'ai grandi et se termine avec un conte New Yorkais qui se passe en 1904. Entre les deux il y a des regrets et des aveux, mais la distance entre le village anglais de départ et le New York de la fin est assez représentative des voyages réels et imaginés pendant le processus d'écriture et composition de l’album.
Comment avez-vous composé cet album et quelle importance accordez-vous aux textes ?
La majorité des chansons ont été composées lors des 2 tournées américaines en 2019. En général, les mélodies arrivent avec quelques paroles attachées, parfois juste une phrase, mais assez pour donner un point de départ. Je ne force jamais les paroles. Les quelques fois où j'ai essayé ont donné des résultats moyens. J'ai donc quelques chansons qui attendent des années avant de trouver les justes mots pour compléter le puzzle. Les paroles représentent une couleur primordiale sur le tableau. Une belle mélodie peut être facilement gâchée si on est trop pressé !
Qu'avez-vous souhaité apporter de nouveau sur cet opus ?
Surtout de refaire ce que j'avais déjà fait. Mais aussi de finir avec un album qui ne me ressemble pas. C'est toujours le risque quand on veut explorer un nouveau territoire. Le risque de se perdre est toujours présent. En terme esthétique, je visais une palette sonore plus brillante, plus claquante que l'album précédent qui était volontairement dans les tons 70s. Mais je voulais aussi approfondir l'aspect "storytelling" qui m'est très proche et que j'ai gardé de mes racines folk britannique.
Quels ont été vos choix sur le plan instrumental ?
Le plus grand changement sur cet album par rapport aux précédents, c'est l'utilisation de synthés (joué par mon co-réalisateur Vincent Guibert), mais à part ça on a voulu rester sur des instruments classique, basse, batterie, guitares acoustiques et électriques.