En tant qu'auteur-dessinateur anglais, Andi Watson n'a guère le choix : il multiplie les registres. Ainsi, il réalise des séries personnelles pour les Corporate Comics, joue les mercenaires pour DC ou Marvel, écrits des histoires pour enfants, et publie, via des éditeurs américains ou français (l'excellente maison « ça & là ») d'ambitieux romans graphiques.
Andi Watson n'est nullement londonien, plus enclin à situer ses romans graphiques dans des villes de la province britannique.
Selon l'auteur auprès d'Arte, en Angleterre on privilégie plus l'écrit que le visuel. Les écrivains sont adorés, ainsi que les peintres. Etrangement la BD qui est la combinaison des 2 est quelque chose qui est perçu comme destiné aux enfants.
Andi Watson a navigué dans différents domaines, mais le thème qui unifie ses livres serait l'intimité des relations humaines et l'effet que l'environnement peut avoir sur ses personnages. Injecter le réel et ses propres expériences est vital pour l'auteur.
D'abord très influencé par la France et la ligne claire, le trait d'Andi Watson a su évoluer, se faire plus rugueux et notamment dans La tournée, son dernier livre. Tout découle par le récit ; de là découle le style artistique propre à le servir. Pour La tournée, il fallait que le temps ne se passe pas dans une pérode spécifique, mais à une période indéterminée, bien qu'appartenant au passé. Il fallait à l'auteur Andi Watson un trait rêche et nerveux pour correspondre à une histoire où règne l'inquiétude.
Andi Watson ne peut se résoudre à écrire sans une dose d'humour, même si c'est de l'humour noir. C'est la façon dont il perçoit le monde.
Mais pour Andi le monde est en train de changer. A son retour du festival d'Angoulême, le Brexit sera effectif. Pour lui le Brexit est un grand mystère, il semblerait que le pays est quelque peu perdi la boule. Personnelement il perçoit ça comme un pas en arrière ; il part à Angoulême en tant qu'européen et il reviendra à la maison comme un vulgaire anglais. L'auteur qualifie cela de triste et de très étrange ; car ils sont plongés dans le noir.