D'où vient votre passion pour la musique ?
C'est un truc que je traîne avec moi depuis longtemps. A la base mes parents écoutaient beaucoup de musique afro à la maison. Mes frères étaient plus dans le RnB. J'avais toujours des mélodies en tête que j'essayais de reproduire. Avec le temps c'est devenu une vraie passion. Je chantais beaucoup mais rien de sérieux. Et quand j'ai posé pour la première fois en studio, c’est devenu une evidence.derrière un micro en 2008 c'est devenu une évidence.
Pouvez-vous nous présenter le single J'suis qu'un homme ?
J'suis qu'un homme c'est un single qu’on a écrit il y a longtemps, presque 1 an à l'époque de La voix de miel, Vol.1. Comme il annonçait un nouveau projet, on a voulu attendre pour le sortir dans les meilleures conditions. Avec la pandémie on a dû faire pas mal de concessions mais finalement ça s'est vraiment bien passé ! Sinon, sur le fond, on peut dire que J'suis qu'un homme est censé représenter tout ce qu'un homme peut ressentir, ce qui l'anime. La colère et la joie, le doute et les certitudes... La complexité des émotions humaines, quoi. On peut faire croire ce qu'on veut, à la fin de la journée on reste un être humain et comme tout le monde il y a des choses que l'on espère et d'autres que l'on regrette. C'est un questionnement sur tout ça, cette sorte de dualité. Je me souviens que quand j'ai écouté la prod', au moment de faire les toplines, j'avais déjà en tête la phrase J'suis qu'un homme, que je répétais encore et encore. Parce que c'est ce que le rythme m'inspirait. Dès les premières paroles tu comprends que tu n'auras pas affaire à une chanson d'amour ou quoi, c'est une remise en question de la situation humaine, le bon et le mauvais qui l'animent.
En quoi était-ce important d'admettre vos forces et faiblesses en musique ? Beaucoup de gens se prennent-ils trop la tête ?
Avant de penser à le faire en musique, j'ai ressenti le besoin de le faire tout court. De me remettre en question, d'évoluer à titre personnel. Et mettre tout ça en musique c'est venu assez naturellement, finalement. J'aime bien essayer de sensibiliser ceux qui m'écoutent comme la musique m'a aidé à me sensibiliser par le passé. J'essaye de donner un fond à ma musique pour que tout le monde puisse s'identifier à ce que je raconte et qu'on en retire tous quelque chose de positif ! Quelque part c'est chercher à faire d'une faiblesse une véritable force. Je ne sais si on peut dire que certains se prennent trop la tête ou non. Il y a des gens que l'on peut juger trop obtus qui finissent par arriver à leurs fins grâce à leur persévérance. C'est parce qu'ils "se prennent trop la tête" qu'ils réussissent. A contrario d'autres laissent tomber face à l'adversité alors qu'ils auraient peut-être dû forcer encore un peu. Et bien sûr il y a ceux qui devraient laisser tomber mais qui ne veulent pas entendre raison. Au fond, tout est une question de point de vue, je crois.
Vous avez sorti le projet La Voix de Miel l'année dernière. Souhaitez-vous nous en dire quelques mots ?
La voix de miel, Vol.1 c'est déjà une référence au surnom qu'on m'a donné par rapport à ma voix. C'était un petit clin d'œil à tout ça. J'ai essayé d'y mettre tout ce qui me plaisait. Genre des sonorités afro et des paroles streets. Des titres dansants et d'autres plus sérieux, aussi. Par exemple, sur Bam Bam, on est sur une ambiance club, qui est clairement faite pour ambiancer. Ça parle d'une personne attirée par une autre, c'est un jeu de danse et de séduction. C'est vraiment pas prise de tête ! Mais sur un titre comme Mili, où on parle d'un jeune qui a grandi pauvre et qui rassure sa mère en lui disant qu'il va devenir millionnaire, on est sur quelque chose de plus sérieux. C'est un message d'espoir un peu mélancolique. On a énormément travaillé sur la musicalité du projet aussi, on a voulu un peu condenser tout mon univers dedans. En tout cas assez pour pouvoir le présenter ! Avec l'équipe on a vraiment essayé de laisser la parole aux musiciens : à la guitare, à la basse, au piano et tout. Les retours du public ont vraiment été supers et c'est marrant parce que quand on a sorti l'EP et plus tard les clips, c'est surtout Validé et Appelez les potos ! qui ont suscité de l'intérêt. Mais quand j'ai sorti les versions acoustiques de mes titres c'est Bam Bam et Mili qui sont surtout ressortis !
Comment composez-vous et quelles sont vos sources d'inspirations ?
Comme beaucoup d'autres chanteurs, je crois ! Je travaille directement avec le beatmaker. Il compose quelques mélodies sur lesquelles j'interviens avec l'équipe pour lui donner des directions. On s'amuse un peu avec les toplines pour voir comment se développe le mood du son et après on se met à écrire sérieusement dessus. Tout se fait en direct, presque toujours au feeling. Pour mes sources d'inspiration, elles évoluent tous les jours, ça peut venir d'une situation que j'ai vécu ou d'une série que j'ai regardé, d'une personne rencontrée ou d'une session avec des potes musiciens... En fait ça peut venir d'absolument partout !
Vous avez sorti ces derniers temps des covers acoustiques ; qu'est ce qui vous a intéressé dans ce format ?
Ce que j'aime dans la cover acoustique, c'est qu'on est sur une émotion vive ! On est presque dans l’émotion du live, il y a quelque chose de très personnel. Avec le covid on a du beaucoup se restreindre, on a perdu le feu des concerts et du contact direct. Mais les lives, les reprises acoustiques, les concerts en réseau, c'est vraiment le genre de trucs qui aide un peu à retrouver cette fièvre. La passion qui se dégage d'un enregistrement studio n'est vraiment pas la même que celle d'une version acoustique d'un morceau. La version studio est plus propre, mais la version acoustique est plus intime, plus chaleureuse. On me l'a aussi pas mal demandé, donc finalement on peut dire que ça m'a aussi permis de me rapprocher de mon public, de lui montrer un autre aspect de l'EP.
Un EP est en préparation pour cette année. Peut-on en savoir plus à son sujet et quelles seront ses influences ?
Il est prévu pour la fin de l'année 2021, on veut le sortir dans les meilleures conditions possibles. Notre souhait premier était de le partager avec le public sur scène, pouvoir avoir un retour en live, travailler sur une release party comme pour La voix de miel, Vol.1... mais bon ! Ce qui est sûr, c'est qu'on va continuer de surprendre les gens ! Mais pas d'inquiétude, au fond ça restera du Amima, juste avec un peu de "miel ajouté" !
Quelle importance accordez-vous à la partie instrumentale ?
La partie instrumentale d'un projet est primordiale. Pour moi c'est ce qui vient avant les paroles, c'est ce qui donne son goût à une œuvre. C'est par la musique que passe l'émotion, instinctive, vous voyez ? Pour apprécier les paroles d'une chanson, il faut un certain effort de réflexion, mais la musique se comprend naturellement. La réaction à des lyrics de qualité est psychologique, mais celle d'un beat efficace, elle est physique. C'est pour ça qu'à mes yeux elle est très importante, elle crée l'ADN d'un morceau. Il n'y a qu'à voir la manière dont mon processus de création repose en grande partie sur l'instru' étant donné que c'est souvent elle qui m'inspire les paroles. En plus j'ai tendance à considérer ma voix comme un instrument, avec elle je peux tout faire ! En vrai, tout ce qu'il me faut c'est un piano, une guitare et une voix pour que je commence à frissonner. Les instruments sont l'essence même de l'émotion que j'essaye de véhiculer.
Pour vous que doit transmettre la musique ?
Pour moi, elle doit avant tout transmettre des émotions. Elle doit communiquer quelque chose de fort. Au fond elle est ce qui nous unit, même quand on ne s'en rend pas forcément compte. Franchement, que ce soit le banger de base uniquement destiné à faire danser les gens ou le son ultra travaillé et détaillé d'un artiste underground, la volonté première c'est de véhiculer une émotion, un message, de fédérer autour d'une œuvre, quelle que soit sa forme.