Samedi 20 juillet 2019
Toure Kunda
Quatre décennies après leur imparable tube «E’mma Africa», qui les fit connaître dans le monde entier et ouvrit la porte à d’autres ambassadeurs de cette musique viscérale, les deux frères n’ont rien perdu de leur énergie et de cette extraordinaire capacité à faire se rencontrer les musiques et les langues, les gens et les générations. Eux, envers et contre tous, chantent la paix, l’amour, la tolérance, le respect, même si pour ce faire, il leur faut emprunter des chemins parfois nostalgiques ou combattifs. Peu importe car l’essentiel est ailleurs, dans cette absolue nécessité de procurer du bonheur aux gens, dans ce désir jamais assouvi de voir fleurir les sourires sur les visages après un concert. Dix ans, c’est ce qu’il leur aura fallu entre «Santhiaba», album sonnant comme un retour aux sources, et leur nouvel opus «Lambi golo», la lutte du singe, sorti en fin d’année dernière, album d’un anniversaire flamboyant, où résonnent la guitare de Carlos Santana, le saxophone de Manu Dibango, les percussions de Paco Séry, la kora de Seckou Keïta ou bien encore la voix de Lokua Kanza. Une décennie qui semble n’avoir pas existé, ou si peu, tant la magie Toure Kunda opère toujours, cette petite bulle musicale qui nous enveloppe si bien et nous embarque pour un merveilleux voyage où la transe humaniste sert de véhicule au rêve et à la fête, où les langues des uns et des autres se mixent aux mélodies d’ici et d’ailleurs pour créer un ensemble à nul autre pareil, où la forme, pour dansante et festive qu’elle soit, ne prend jamais le pas sur le fond, sur ce désir de dire et de transmettre.
Daara Tribes
Du désert saharien ils ont puisé la force, la puissance, cette certitude que la nature, quoi qu’on fasse, reste plus forte que tout. De l’Afrique qui les a vus naître et grandir, ils ont capté l’essence même, celle que l’on trouve depuis la nuit des temps dans cette musique qui évolue, bouge, ne reste jamais figée, immobile. Ils sont cinq et, avec Daara Tribes, ils prouvent de manière éclatante que l’on peut venir de tribus différentes, de cultures différentes, et, ensemble, main dans la main, porter une parole de paix et de tolérance.
Morgane Ji
Femme soldat d’une musique mystique et mutine, Morgane Ji ne rentre dans aucune case, aucun schéma pré-établi, creusant un sillon où se mêlent, sans jamais se heurter, pop, rock, world, électro tribal, comme autant de sonorités composant un univers singulier, magnétique et poétique. A l’image de cette artiste métisse qui ne se pose aucune frontière et, de sa voix tour à tour douce et puissante, nous propose un voyage atypique, polymorphe et envoûtant.
Un banjo électrique comme arme de séduction massive, Morgane Ji nous parle de ces histoires, chantées en anglais, en créole et en français, de ces combats universels pour la liberté, l’émancipation, le respect.
Bekar
En montant sur scène avec ses complices, Bekar n’a ainsi qu’un seul et unique objectif : créer une bulle joyeuse où aucun souci n’a droit de cité, dans laquelle on peut sourire, rire, danser et chanter sans que personne n’y trouve à redire, porté que l’on est par un savoureux autant qu’improbable mélange de rock, de pop, de funk, de tango ou de ska, le tout irrigué par une douce frénésie klezmer apte à faire bouger même les plus atones. Avec ses Imposteurs, Bekar dégoupille ainsi des chansons groovy aux accents yiddish qui ne peuvent laisser indifférent tant l’énergie qu’elles dégagent pousse à la fête.